Dès le départ, le livre pose les choses : bien écrit, un style agréable à lire et un dynamisme qui m’a entraînée sur quelques heures de lectures haletantes. J’ai adoré ce roman ! Il s’agirait d’un premier tome, j’en suis presque déçue, car je trouve qu’il se suffit à lui-même. On plonge dans une ambiance de mythologie nordique teintée d’horreur, c’est génial. Il y a ce qu’il faut de suspense, suffisamment d’éléments qui suscitent la peur, le tout introduit très bien la dimension mythologie et merveilleuse.


J’ai trouvé intéressant que nous ayons une héroïne « difforme ». En effet, Martha est borgne depuis son accident. Certes ce n’est pas anodin, puisqu’Odin lui-même est borgne. Il est rare d’avoir un héros ou une héroïne qui ne soit pas « parfait ». Certes, ils se trouvent souvent imparfaits mais souffrent pas de handicap, d’amputation ou de difformité. Cela apporte un peu de changement et même si l’empathie du lecteur est exacerbée vis à vis de Martha, c’est appréciable.


J’ai trouvé le personnage de Stig un peu superflu. J’ai l’impression qu’il n’est présent que pour ne pas plonger Martha dans la solitude. Pour qu’elle ait un compagnon d’aventure, un premier amour et un appât pour le monstre (oui malgré eux je sais mais quand même). Son absence aurait renforcé l’angoisse et l’ambiance d’horreur. Sa présence permet de relativiser et Martha se sent plus en sécurité. Il représente la dimension rationnelle du récit, mais selon moi, il n’était pas forcément nécessaire.


Pour moi, ce roman est certes une plongée dans la mythologie nordique mais il aborde plus ou moins discrètement des sujets importants pour les adolescents. On touche du doigt les conflits familiaux, que ce soit du côté de Martha ou de Stig, les parents sont séparés pour différentes raisons. Il y a la relation père-fils imparfaite et regrettée pour Stig et toute la culpabilité liée à sa mort. On a également la double relation mères-filles avec Mormor et sa fille et Martha avec sa mère, qui est teintée de conflit et surtout d’une absence de réelle communication. On sait que l’adolescence est le stade où l’on communique le mieux avec ses parents (je rigole). Et puis il y a le deuil. Nos deux adolescents ont leurs propres deuils à gérer et pour Stig, comme je l’ai dit, il y a aussi la culpabilité qui y est liée. Ces sujets sont bien traités selon moi, sans empiéter sur la trame de fond, mais ils restent importants et nécessaires.


En bref, un roman que je qualifierais de petit coup de cœur et que je vous recommande vivement. Un récit haletant, terrifiant par moments et captivant qui se lit très rapidement. Bonne lecture !

UlysseetAnneSo
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le 31 mai 2022

Critique lue 10 fois

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