Levinas critique de Hegel

Résumé : Après la grandiose troisième Critique de Kant, le sentiment du sublime par rapport à la nature a disparu chez Hegel qui déprécie, de façon générale, le mot même de “sublime”, chargé désormais d’une subtile dimension péjorative. La sublimité caractérise chez Hegel des figures spirituelles (événements historiques, figures culturelles et religieuses). Après une étude prélimiminaire sur le sublime hégélien, cet ouvrage envisage une critique phénoménologique de Hegel, celle d’Emmanuel Levinas. A partir de la concrétude de l’expérience et de la scission comme condition de possibilité et de pensabilité du lien, et par un jeu de surenchère par rapport à Hegel, cette critique phénoménologique consiste en définitive à montrer que la présentation (Darstellung) hégélienne reste toujours gouvernée par la représentation (Vorstellung), justement parce qu’elle entend la surmonter dialectiquement, et que le pouvoir de l’esprit chez “probabement le plus grand penseur de tous les temps” ne se trouve jamais retourné de sa position et désarçonné jusqu’à une négativité pré-dialectique, jusqu’à l’autrement qu’être qui est un sentiment de l’anté-sublime.