London Fields par Veterini
C’est l’histoire d’un meurtrier et d’une assassinée. Et puis il y a aussi un mec de la haute et un écrivain. Il faut dire que l’assassinée est une Cassandre et que si elle connait l’avenir elle ne peut pas le changer. Et puis y a le soleil qui va sans doute bientôt pété.
Au premier abord on a vraiment l’impression qu’Amis se fout de notre gueule. Une histoire de ‘’voyage’’ dans le temps pas du tout maitrisé, ou la femme-presciente fait pleins de trucs qu’elle n’a aucune raison de faire juste parce qu’elle est sensé le faire. L’intrigue est de toute façon traitée par-dessus la jambe : spoliée dans les premières pages, des personnages caricaturaux et puis de toute façon Martin Amis est un auteur anglais et ce qu’il veut faire c’est de la satire. Et c’est souvent amusant et assez méchant faut avouer.
Et puis dans les derniers chapitre, on se rend compte qu’en fait l’intrigue est nettement plus sophistiqué qu’on pensait, très post-moderne quoi… Avec des personnages qui raconte des craques, et au final c’est un petit jeu de piste pour vraiment piger l’histoire. Cela dit est-ce que l’histoire mérite vraiment une telle circonvolution ? Je ne suis pas sûr, mais ça peu en amuser certains.
Parce que le problème du bouquin c’est qu’il fait 700 pages (en poche) qu’il n’y a presque pas d’histoire au premier abord et que la satire tourne parfois en rond.
Par exemple, un des couples de l’histoire à un enfant monstrueux : à peine née c’est déjà un satyre qui casse tout. Il est violent et braillard, fait des misères à tout le personnel. C’est amusant, mais on se rend vite compte qu’un chapitre sur deux on a le droit à de nouvelles exactions de l’enfant, et c’est rapidement ennuyeux.
Au final ce n’est pas un livre évident à juger. Il est plus subtile qu’il en a l’air, mais assez caricaturale au premier abord. Il est relativement amusant (enfin beaucoup moins que l’information par exemple) mais il s’étiole quand même avec des sous-intrigues et des gags assez répétitifs.