La quatrième de couverture a tout pour plaire: un jeune homme plein de fougue décide de s'embarquer pour un tour de France à la découverte du patrimoine. Si l'initiative et le challenge physique sont remarquables, le résultat de la lecture est décevant. Chapitré par ville, ce carnet de voyage survole le patrimoine. On y trouve le nom de l'édifice, un bref historique, voire une photo, son état sommaire -souvent très mauvais- et des préconisations arbitraires de la part de l'auteur. Ce dernier fait beaucoup plus état de ses déconvenues de voyage que de la richesse de ce(ux) qu'il croise. Une forte impression de pessimisme se dégage cette lecture. On a l'impression que l'auteur règle ses comptes avec chaque municipalité qui, certes, ne lui ont pas toujours fait bon accueil. Il traduit aussi ses rencontres avec une constatation désarmante. Certes il y a des racistes, des gens qui ont peur des voyageurs, des propriétaires qui se foutent de leur patrimoine, mais le résultat global de ce récit n'apporte pas d'espoir et pas de regard élargi sur la restauration du patrimoine.
En général les récits de voyage me transportent, comme si l'auteur-baroudeur m'emportait un peu avec lui en me faisant rêver. Ici pas de place pour le rêve, le constat est rude. Même s'il est vrai que le patrimoine français est en péril et qu'il est nécessaire de le clamer haut et fort, M. Becket s'éloigne du sujet en les faisant passer au second plan derrière ses galères de voyage.