David qui devait mettre en scène La tempête de William Shakeaspeare n’a pas réussi à obtenir les financements. Déçu, un peu amer, il doit garder sa fille pour la journée de grève des employés de la crèche. Pour l’occuper et s’occuper lui aussi, il décide de jouer avec elle, de lui montrer sa Tempête.
Dans ce court roman, Eric Pessan parle de culture, des arts. De la politique culturelle et des apprentissages culturels. Vaut-il mieux ne financer que les projets qui marchent, avec des personnalités connues au détriment de tous ceux qui tentent de montrer d’autres aspects, d’user de chemins plus sinueux, moins aisés, qui obligent à la réflexion ? La culture n’est-est qu’un simple amusement ou doit-elle éveiller des consciences, "développer la curiosité". Doit-elle être "pensée comme un divertissement sans importance [… ou] comme une émancipation, comme une émotion" ?
C’est bien d’aller voir, d’écouter parfois des œuvres faciles, qui ne trouent pas le cerveau, qui ne sont là que pour distraire et qui le font -plus ou moins- bien, mais ce n’est pas suffisant. Osons découvrir, lire, écouter, voir différent ! Je ne me fais jamais plus plaisir que lorsque je suis surpris par un livre, un film, une musique. Rien ne m’ennuie davantage que la sensation d’avoir déjà lu, vu ou entendu ce qui est pourtant censé être nouveau.
Avec Eric Pessan -et d’autres-, je n’ai jamais cette sensation. A chaque fois, il me pousse à réfléchir, à me poser des questions et ça j’aime bien. Alors, je le conseille, offre ses livres. Et souvent l’on me dit : "Ah je n’aurais jamais pris ce livre, mais ça m’a fait plaisir de découvrir autre chose." Alors, pourquoi se limiter à ce qui est censé marcher, à ce qu’il est de bon ton de voir ou lire ? Et là, j’évoque surtout la littérature -et j’ai tenté pendant quinze ans sur le blog Lyvres avec plus ou moins de réussite d’ouvrir les envies d’autres horizons littéraires-, mais c’est vrai dans tous les arts.