Un petit monde, ses économies étranges, ses saisons, ses rythmes, en grand format - on ouvrirait un in quarto, presque comme pour se plonger dans quelque savoir ancien colligé par un maniaque de l'enluminure et de la beauté de la chose sue. Mais ici tout est vu, ou presque tout - puisque chez Ponti, il y a une énigme et plus par page.
On croit toujours avoir fait le tour de Ponti, son dessin léché, ses associations téméraires, le foisonnement de son imaginaire. Et il est vrai qu'il est facile de repérer ses tics, les proverbes engrammés dans le dessin à la manière d'un Brueghel pour tête blondes et dent carnassière.
Je ne me lasse pourtant pas de le relire, d'en interroger les détails et de m'en émerveiller des strates multiples et de l'épaisseur des mondes qu'il invoque. Un peu à chaque fois, point trop n'en faut. Mais de petites gorgées de délices visuels, de drôleries et de doubles-sens. Le genre de choses vastes comme des mondes que j'aimais quand j'étais petit garçon - hier - aujourd'hui.
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