Bien qu'ayant eu l'insigne honneur d'être récipiendaire d'un prix littéraire dès son premier roman en 2012, en l’occurrence le prix de Flore, Oscar Coop-Phane est un auteur français dont je n'avais jamais entendu parler et que je découvre donc presque cinq ans plus tard avec Mâcher la poussière, son déjà quatrième ouvrage. Ce roman raconte l'histoire d'un homme condamné à vivre reclus dans un hôtel après avoir tué le neveu d'un chef mafieux de Palerme ; c'était ça ou la mort. Arpentant sa prison dorée jour et nuit, il cherche un semblant d'existence auprès des employés de l'établissement ; Isabelle, la jeune femme de chambre dont la fraîcheur l’attire, Joseph, le barman auquel chaque soir il parle en s’enivrant et Matthieu qui, juché derrière le comptoir de la réception, connaît tout le monde et surveille chacun. La vie s'écoule malgré tout pour le détenu, entre aventures précieuses, débauches provisoires, fêtes privées et trahisons secrètes.
Si ce roman est loin d'être désagréable à lire, bien au contraire, je dois avouer que j'ai été désarçonné par le mélange des points de vue de narration opéré par l'auteur qui passe parfois dans le même paragraphe de la focalisation interne – je – à la focalisation externe – il. C'est un procédé très singulier qui, il me semble, permet de remplacer les dialogues mais donne un ressenti particulier qui m'a quelque peu gêné. Malgré tout, Mâcher la poussière est un récit plaisant où les personnages se croisent, échangent, interfèrent avec bonhomie et où l'auteur décortique les âmes avec grâce et talent.