Le refus du travail. Critique D’après Marcel Duchamp et Maurizio.
Une époque où le néo-libéralisme exige de chacun qu’il se fasse « entrepreneur de lui-même » et « capital humain », l’artiste sert de modèle à de nouveaux modes d’asservissement, fondés sur le contrôle, l’auto-exploitation, la course en avant productive, la soumission aux règles du marché.
Pour rompre avec cette logique, Maurizio Lazzarato propose de se souvenir de Marcel Duchamp qui prônait… l’action paresseuse.
J’ai sélectionné quelques pépites qui éclaire le propos du livre :
" je refuse d’être un artiste tel qu’on l’entend aujourd’hui"
”l’artiste n’est pas subordonné à un patron, mais à une panoplie de dispositifs…."
Dans cette constatation révolutionnaire Duchamp va proposer " L’action paresseuse " afin de lutter contre le chantage généralisé du capitalisme pour
" toutes ces petites règles qui décident que vous n’aurez pas à manger si vous ne montrez pas de signes d’une activité ou d’une production "
Duchamp en rajoute une couche avec son "refus du travail" artistique qui signifie :
"refus de produire pour le marché, pour les collectionneurs, pour satisfaire les exigences esthétiques d’un public de regardeurs de plus en plus nombreux, et le refus de se soumettre à leurs principes d’évaluation…"
tel est la révolte d’un Duchamp Anartiste✊🏾 ( le terme est de lui).
Duchamp décrit de façon mortel et percutante le processus d’intégration de l’artiste à l’économie capitaliste et la transformation de l’art en marchandise :
« on achète de l’art comme on achète des spaghettis ».
Avec cet aphorimes, c’est la fin du monde.🥊
Depuis 1860, suite à la vindicte de Courbet de l’artiste libéré - libéré de la dépendance des commandes du roi, des seigneurs- l’artiste pense être libre, alors qu’il passe d’une subordination à l’autre. Cet essai nous plonge par l’intermédiaire de l’auteur dans l’anartiste de Duchamp et son refus du travail. Il nous offre solution et mouvement pour une libération de l’humain du capital.
Simplement An’Art, un régale.