Marcel Jouhandeau

Résumé : Marcel Jouhandeau : le plus grand écrivain français de notre temps, disait Jean Paulhan. Un auteur étrange et encore mystérieux. Un explorateur du « Moi » dont la familiarité insigne avec le Ciel et l'Enfer a offusqué le Vatican. À tel point que l''Osservatore romano' le mit à l'index en ces termes : « Il est l'alchimiste du mal. Il y a été conduit pas à pas et bien plus sataniquement que le chétif Gide. Jouhandeau est le dernier maillon d'une chaîne sciemment infernale. C'est un ennemi déclaré de Dieu. Jouhandeau veut l'enfer et le dit ouvertement. Qu'il en fasse à sa guise. Qu'il soit infâme. » Mais, en dehors de l'alchimiste du Mal, il y a chez Jouhandeau un humaniste qui peut élever très haut la générosité du cœur. Il y a le mari d'Élise, intarissable, torturé et piquant. Il y a « Monsieur Godeau », qui tente le Démon par ses vices et se ferait envier par Dieu pour ses bontés et son infinie compréhension de l'espèce humaine. De Marcel Jouhandeau, Paulhan disait encore : « On songe à un visionnaire qui ne tricherait jamais ; à un entomologiste qui, de temps en temps, verrait Dieu et le décrirait comme un insecte... Son œuvre offre tous les traits du journal intime unis à ceux de l'épopée. On taillerait bien d'autres capes dans cette grande robe sans coutures. » Henri Rode connaît bien Marcel Jouhandeau, ses personnages, son œuvre, qui forment un tout avec sa personne d'« une insolite grandeur ». En nous présentant le conteur, le moraliste et un Jouhandeau pris « sur le vif », c'est l'image une et uniforme d'un des auteurs contemporains les plus originaux qu'il nous donne.