« Mariachi Plaza » est, une fois de plus, un sans-faute signé Michaël CONNELLY. Attaché au service des affaires non-résolues, son inspecteur fétiche, Harry Bosch, campe cette fois encore un flic ‘jusqu’au-bouliste’, ayant développé le sens des valeurs et du devoir de patience que tout bon flic se doit de cultiver. Même si, aux yeux de certains Harry Bosch apparaît comme un dinosaure, il reste plaisant à suivre. Le plus vieux de l’équipe du LAPD de Los Angeles, ce monstre sacré d’inspecteur est cette fois désigné pour former un duo avec la petite dernière rentrée, l’inspectrice Lucia Soto. Sachant qu’il sera bientôt à la retraite, il se donne pour mission, non seulement de régler l’affaire qui s’écrira vite au pluriel mais aussi le devoir de former cette jeune recrue qui, après lui, prendra la relève … et nourrira quelques nouveaux ouvrages qui pourront naître de la plume de M. CONNELLY.
L’auteur va donc plonger son Harry Bosch dans quelques vieux dossiers poussiéreux qui, repris en main par le maître, s’animent, réveillent de vieux démons et dégagent l’odeur nauséabonde que renferment toujours les affaires qui allient les magouilleurs de tout poil aux décideurs politiques et aux arrivistes assoiffés de pouvoir et prêts à n’importe quelle bassesse. Sur le tout, quelques grains de sel amoureux ou présentés comme tels et le roman peut être bouclé !
La recette ‘Cold Case’ n’est pas nouvelle, l’intrication d’une affaire dans une autre qui se mêle à une troisième est aussi un procédé récurent chez les auteurs polarisâtes. Mais M. CONNELLY est un tel maître dans l’art d’écrire que ses histoires solides font oublier les trucs et ficelles du montage et plongent le lecteur dans une image noire, dure, impitoyable de notre société, triste reflet d’une partie de notre quotidien et du ‘Petit Monde’ dans lequel nous vivons.