Quel magnifique témoignage que celui de Marie des brebis sur sa vie passée dans les Causses tout au long de ce XXe siècle plein de mutations.
Une vie inscrite dans une ruralité pleine de sobriété, en accord avec le rythme de la nature et où les interactions humaines sont pleines de solidarités désintéressées et de joies simples.
Les grands tourments du XXe vont effriter progressivement ce petit monde idyllique: les guerres mondiales qui vont broyer mentalement son mari et prendre un de ses fils; la grande transformation sociétale qui vient absorber deux autres de ses enfants au sein de villes dénaturées. Marie reste, quant à elle, ancrée à tout jamais dans son monde natale, observant et portant toutes ses mutations avec un regard toujours généreux pour sa progéniture, sans haine mais avec une sorte d'amertume. Une amertume que ses enfants aient été extirpés de cette vie simple, certes laborieuse, mais pleine de la richesse d'une Nature bienveillante.
L'époque est révolue, l'Homme civilisé s'est écarté de cette dernière, une nouvelle ère est annoncée.