Un couple qui en a fait couler de l'encre...
La couverture de l'ouvrage est magnifique, originale. On devine plus qu'on ne voit et c'est ce qui rend ce cliché authentique et vrai. On apprend par l'auteur que cette photographie est une rescapée de la chasse aux traces, aux preuves de cette liaison entre deux monstres sacrés des Etats-Unis.
J'aime la typographie choisie pour le titre, la différence de couleur (le blanc pour Marilyn = innocence de l'enfance ? le rouge pour JFK = le sang de ses combats, de sa fin tragique ?)
Je me doute qu'il fallait un certain cran pour oser écrire ce livre car tant d'encre a déjà été versé pour parler de Marilyn et de JFK, mais l'approche est plus originale, sans complaisance. D'ailleurs, je trouve que tout est dit pour résumer l'ouvrage dans la première phrase de l'avant-propos, ainsi que dans les trois dernières :
"C'est une histoire que tout le monde connaît, mais que personne ne connaît."
"Pour jeté une petite lumière sur cette nuit-là, il fallait une solide documentation, un éditeur patient et un défaut crucial.
Le mauvais esprit.
J'ai."
Au niveau du style, on retrouve dans le texte les trois domaines d'écriture où sévit François Forestier : journaliste, romancier et biographe.
La lecture est agréable, précise, mais humaine (donc imparfaite). Les personnages, ici, sont des êtres ayant réellement existés et on les découvre pas forcément sous leur meilleur aspect. L'angle d'attaque est sans filtre réel et il est donc terriblement naturel. Le glamour repassera le plus souvent.
On peut même trouver quelques détails ici ou là qui sont à la limite du "trash", cependant, ils ne sont que bien rarement gratuits. Ils sont fondés et renforcent un certain malaise chez le lecteur qui peut alors très facilement penser : "Tous pourris !".
Il est certain que l'on évolue dans un véritable nid de vipères. J'ai même été franchement un peu dégoûtée de tout après cette lecture. J'ai conservé une saveur amer en bouche et j'ai eu besoin de me changer les idées. C'est une lecture agréable par la facilité qu'on a de déchiffrer le texte, mais le contenu est bien moins digeste. Ce n'est pas la faute de l'auteur, c'est juste un constat.
A noter que François Forestier n'a pas ménagé ses efforts, ni ses recherches. La bibliographie qui termine ce livre est très étoffées et ravira peut-être les lecteurs anglophones.
A lire donc, mais en toute connaissance de cause.
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