Critique du post-modernisme et réhabilitation du Marxisme

Le livre apporte un éclairage sur l'époque et nous montre comment la logique intersectionnelle, en mettant sur le même rapport la lutte de classes, de races et de genre en vient à masquer la première et à freiner l'aboutissement des deux dernières.

L'analyse intersectionnelle et plus globalement, ce que la droite qualifie dans les médias français de wokisme se manifeste par une critique du discours raciste, sexiste et "classiste", et par le fait d'y opposer un contre-discours antiraciste et antisexiste. Seulement, et ce que l'auteur relève, c'est que la proposition de la gauche actuelle se borne à un changement "culturel" par la mise en place d'un discours et d'une sémantique nouvelle sans jamais remettre en question la réalité des rapports sociaux qui sous tendent les raisons pour lesquels ces discours sexistes, racistes et "classistes" existent.

J'entends effectivement de plus en plus parler du terme de "classisme", qui désignerait une forme de discrimination qui viserait les classes "populaires". Et de plus en plus, dans les quartiers branchés se développe une nouvelle pratique selon laquelle on dénonce l'absence d'inclusion des pauvres dans le paysage urbain des riches. Cet exemple illustre assez bien la façon dont l'analyse intersectionnelle manque en permanence sa cible et s'intègre parfaitement avec le mode de production actuel.

L'auteur parvient également à brosser un tableau commun entre ce discours "progressiste" (que l'auteur dépeint comme un autre conservatisme) et le discours réactionnaire (en vogue actuellement) contre lequel il s'oppose : Tous deux puisent leur racines philosophiques aux mêmes endroits et sont dans la lignée des courants post-modernes où seul le discours et son affirmation sur l'espace médiatique et culturel a de l'importance.

Face à ces discours, l'auteur propose une réhabilitation du matérialisme dialectique et historique et notamment de la dialectique hégélienne, décriée par la philosophie contemporaine qui l'accuse d'être à l'origine du totalitarisme. En réhabilitant la pensée, de Hegel, l'auteur suggère qu'elle est en mesure de penser la totalité des luttes sociales et de penser l'alternative au capitalisme, présente dans l'histoire des luttes déjà menées au vingtième siècle et dont les victoires ont permis de tracer les prémices d'un communisme déjà-là pour reprendre les mots de Bernard Friot.

Al-Flamel
8
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le 2 nov. 2022

Critique lue 50 fois

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