Le célèbre philosophe des sciences français est de retour dans les rayonnages de nos librairies avec Matière à contredire : Essai de philo-physique publié aux Editions de l’Observatoire. L’occasion pour les lecteurs de s’accorder une petite visite à la frontière de deux territoires pourtant pensés comme très éloignés : celui de la philosophie et celui de la physique.
Quatrième de couverture :
La physique et la philosophie sont-elles deux genres de pensée différents ? Pas si sûr? Étienne Klein, à partir d'exemples, montre bien que ces deux disciplines se répondent sans cesse et permettent une approche beaucoup plus affinée.
La physique et la philosophie sont-elles deux genres de pensée différents ? Oui, mais...
Est-il si certain que la physique et la philosophie ne se percutent jamais ? Elles partagent en tout cas une même ambition, celle d'augmenter et de perfectionner, chacune à sa façon, la « connaissance » au sens large. Cela ne suffit-il pas pour qu'elles aient matière à conversations ?
Dès lors qu'on la prend au sérieux, la physique nous écarte de nos pensées les plus ordinaires, secoue nos idées pourtant les plus évidentes et inquiète nos certitudes. Certains de ses résultats modifient même les termes en lesquels certaines questions philosophiques se posent, par exemple à propos du temps, du vide, de la causalité, de la matière, du statut du réel.
Dans cet essai de « philo-physique », Étienne Klein nous entraîne dans une aventure intellectuelle qui invite à « reconstruire la raison ».
L’actuel dirigeant du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière, un organisme dépendant du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), continue son œuvre de vulgarisation avec ce nouvel ouvrage. Un travail de vulgarisation commencé en 1991 avec Conversations avec le Sphinx, les paradoxes en physique publié chez Albin Michel puis ensuite en 1994 chez Le Live de poche. Depuis 24 ans, Yves Klein nous invite donc à interroger notre quotidien, à nous questionner sur des thématiques toujours proches de la physique classique et qui jusqu’alors pouvaient rebuter même les plus téméraires par leur complexité.
Physique quantique, notion de temps, matière noire etc. Cette fois, Etienne Klein s’empare à nouveau de ces thèmes mais les aborde d’une manière radicalement différente : celle de la philosophie. Toujours prompt à nous forcer à quitter nos pensées les plus élémentaires, Etienne Klein invite ses lecteurs à jeter un œil du côté de la philosophie et du rapport entretenu entre « philo » et physique. Dans la veine d’un Jean-Claude Ameisen, Etienne Klein s’amuse à faire passer les connaissances, à transmettre ses acquis à des lecteurs qui ne peuvent qu’accueillir cela avec grand plaisir.
C’est érudit, c’est captivant quoique parfois bavard, mais une fois n’est pas coutume, Etienne Klein délivre un ouvrage qui touche au but avec, en prime, un Albert Einstein qui habite presque chacun de nos pages. Plusieurs questions trouvent des réponses intéressantes et notre rapport aux thématiques abordées dans ce livre se trouve souvent bousculé. Nul besoin d’un diplôme supérieur en physique, aucune base indispensable à avoir en philosophie : l’ouvrage se laisse lire et se ponctue souvent par des citations et des formulations qui orientent facilement le débat avec une légèreté de ton bien sentie et jamais trop pesante.
« Tel est le paradoxe existentiel du néant : penser « le rien » n'est jamais penser « à rien ». »
« A rechercher dans le passé des précurseurs, nous risquons d’en faire nos fils tout en croyant qu’ils sont nos pères. »
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