Fiche technique

Titre original : Maupassant e l'altro

Auteur :

Alberto Savinio
Genre : Recueil de nouvellesDate de publication (Italie) : 1960Langue d'origine : Italien

Traducteur :

Michel Arnaud
Parution France : 1977

Éditeur :

Gallimard
ISBN : 9782070295524

Résumé : «Tout le mythe moderne encore en formation s'appuie à son origine sur les deux œuvres [...] d'Alberto Savinio et de son frère Giorgio De Chirico», écrivait André Breton dans l'Anthologie de l'humour noir. Maupassant et l'«Autre», discours qui prend forme de divagation pour mieux aboutir à faire d'une biographie poétique une analyse textuelle rigoureuse, et, des deux ensemble, une nouvelle d'une admirable intensité, est sans doute l'un des textes du XXᵉ siècle où le «mythe» surréaliste est cerné au plus près. Maupassant – le premier Maupassant – est étranger à la poésie. La «faculté d'ascension» lui fait totalement défaut. Non seulement il n'est pas un poète : il n'est pas non plus un écrivain. Il a seulement une «écriture très efficace» : ses mots, ses phrases servent sur le moment et aussitôt ensuite meurent. C'est lorsque l'«Autre» – la folie – aura eu raison de lui, et se mettra à parler à travers lui, que naîtra, pour un temps bref, un nouveau Maupassant, médium impersonnel, qui sera écrivain, et poète. «Pourquoi cette rigoureuse interdiction d'une vie comme "suite" et "continuation" de l'enfance? La terre serait-elle trop petite? N'y aurait-il pas suffisamment d'espace pour une humanité d'enfants "grands"?» Sur ce thème, Tragédie de l'enfance oppose la frivolité réaliste et lâche du monde adulte à la gravité sans concession du rêve enfantin. L'enfant (aimé) est l'inconnu menaçant et l'ennemi de l'adulte socialisé. Il faut le réduire à tout prix : c'est l'«éducation». Avec C'est à toi que je parle, Clio, méditation sur la mort, «récit de voyage» (en forme toujours de divagation) dans les Abbruzzes et aux nécropoles étrusques de Cerveteri et de Tarquinia, c'est encore la vérité toujours survivante du rêve que tente de dire Savinio. À l'acharnement mis par les pères à anéantir l'âme enfantine répond par exemple celui des Romains à détruire «la romantique âme étrusque». Mais c'est elle qui survit en nous, pour avoir su regarder les choses avec un œil capable d'en apercevoir la face surréelle.