Critique de Maximes par Emphiris
Quand on aborde la littérature du XVIIe, forcément je ne peux PAS être objective. L'élégance du style, la pertinence des travers dépeints encore aujourd'hui, que veux-tu, je kiffe grave.
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le 6 mars 2011
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(Toutes les maximes citées sont issues de l’édition Folio de "Maximes et Réflexions diverses")
Les "Maximes" plaisent pour deux grandes raisons. La première est leur style, la deuxième est leur analyse psychologique. L’une nous réjouit pour sa clarté et son resserrement, l’autre nous terrasse par son pessimisme exagéré.
Exagéré, en effet, car chaque phrase donne l’impression que la vertu n’est que de la vanité, l’homme qu’égoïste et la femme uniquement coquette. Alors que tout cela n’est vrai qu’en partie. « Ces Maximes sont certainement toutes vraies; mais elles ne sont pas tout le vrai » (Albalat, Antoine. Comment il faut lire les auteurs classiques français).
Par exemple :
« Il y a dans les afflictions diverses sortes d’hypocrisie. Dans l’une, sous prétexte de pleurer la perte d’une personne qui nous est chère, nous nous pleurons nous-mêmes; nous regrettons la bonne opinion qu’il avait de nous […] Ainsi les morts ont l’honneur des larmes qui ne coulent que pour les vivants » (Maxime n°233 p 83). Ce paragraphe est très bien écrit, vrai à un certain degré (on peut aisément penser qu'une personne nous est chère car elle est devenue une partie de nous), mais globalement inacceptable. Comment peut-on douter qu’il y ait du désintérêt derrière les larmes versées pour un défunt ?
De même que nous avons une trop haute opinion de nous même; cet ouvrage nous enfonce dans le vice plus que nécessaire. Cependant ce pessimisme est utile, il « accoutume à penser » comme disait Voltaire. Nous sommes la thèse, il est l’antithèse. Les deux sont nécessaires à la vérité, il faut simplement tempérer l’un par l’autre.
Vous êtes toujours de bon conseil, même sur ce que vous ne connaissez pas ? Souvenez-vous que « On ne donne rien si libéralement que ses conseils » (Maxime n°110 p 67).
Vous avez remporté une prestigieuse distinction, et vous répétez que ce n’est pas grand-chose ? Rappelez-vous que « Le refus des louanges est un désir d’être loué deux fois » (Maxime n°146 p 67).
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le 11 déc. 2021
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