Je termine le cycle des vampires avec ce 5 ème tome qui est à mon avis largement sous côté.
Pour revenir sur mes lectures, j'avais lu ce tome ainsi que la plupart des livres annexes autour il y a près de 20 ans. J'avais souvenir que le voleur de corps était un tome lourd à lire et pas franchement passionant ( souvenir validé, la relecture a été laborieuse ) mais Memnoch le démon m'avait laissé un bon souvenir.
Près de 20 ans ont passé et Anne Rice est passée également, ça présente les choses sous un jour différent.
A la relecture, ce livre est vraiment intéressant. Il présente une théorie religieuse innovante à base de et si ( et si le diable ne se battait pas contre dieu pour prendre sa place mais pour lui faire comprendre le point de vue humain ). Lestat qui a obtenu des pouvoirs monstrueux se retrouve face à des adversaires qu'il ne pourra vaincre, des adversaires qui seront toujours plus fort que lui et cette fois l'auteur ne l'élève pas à leur hauteur. De même on retrouvera sous les yeux d'un vampire toute l'histoire du monde vu par le catholicisme avec une réécriture de certains mythes fondateurs.
Certains passages sont intéressants et amènent également le doute. Memnoch se pose à plusieurs reprises comme étant la victime d'une injustice. Toutefois le récit est souvent mitigé et à la fin Lestat se demande s'il n'a pas été le jouet de Memnoch tout du long ( ce qui pourrait être le cas lorsque l'on examine certaines déclarations ).
Bref, un livre passionant sur le point de vue théologique et un affrontement qui finit sans gagnant.
Mais ... Mais c'est un livre des chroniques des vampires. Et c'est ça qui fait la mauvaise note du roman. On suit bien Lestat tout du long mais les autres vampires ne font qu'une apparition fortuite. Pire, une partie de l'histoire se concentre sur la vie de Roger et franchement vu la fin du roman c'est largement dispensable. Pour un dernier tome des chroniques des vampires, l'auteur se perds complètement dans le récit et semble oublier le thème vampirique. Je passe sur le passage de fin ou Lestat va s'abreuver directement entre les cuisses de la "sainte" qui est probablement le passage le plus dégueulasse que j'ai lu d'Anne Rice, passage hautement dispensable également.
J'ai eu un peu de mal à comprendre la frénésie de tout le monde à la fin. Le voile de Véronique ressurgit et c'est la folie totale.
Bref, les aventures de Lestat se poursuivent dans le crossover avec les sorcières de Mayfair. Ce dernier tome aura été sympa mais mal pensé.