Le livre commence par Jim Carrey nu, en dépression, maigre et allongé sur son lit où il "ressemble à un otage". Il se gave de médicaments et de docs à la télé: il pleure devant des "orphelins Néandertaliens dans une cave en France" ou des "soeurs jumelles syphilitiques mortes dans un bordel de Pompei ".
Ecrasé par le chagrin et le deuil qui démultiplient son poids et l'enfoncent encore plus profond dans son matelas sale,
'il trouve la force de soulever ses pouces et envoyer un texto à son ami Nicolas Cage,
un homme exemplaire dont "la bravoure artistique a toujours redonné courage" à Jim'.
Parano, il s'est entouré de mesures de sécurité. Il a bien sûr des gardes du corps qui sont ex agents du service secret Israélien (meilleurs que ceux de The Gentlemen) mais il a surtout
"des Rottweiller jumeaux aux dents d'acier appelés tous les deux 'Jophiel' .
(Appelés pareil afin que si attaqué au milieu de la nuit, Jim Carrey peut les appeler tous les deux) "en un souffle"
Puis on voit en flashback ce qu'il a amené à cet état.
Jim Carrey est hyper sensible et a beaucoup d'amis célèbres dont il admire certains et qui défilent tous sous leur vrai nom, sauf Tom Cruise, reconnaissable mais pas nommément cité, pour "des raisons légales".
Jim Carrey ne veut plus d'enfants et plus de relations sexuelles non-sécurisées par des contrats de mariage bétons.
Quand il fait le cadeau d'un vrai tableau de Frida Khalo, son amoureuse découvre à la livraison que le certificat de vente et propriété sont au "nom de Jim Carrey".
Cette scène aux enchères dans sa période heureuse fait écho à une scène aux enchères dans sa période de dépression, où c'est Nic Cage qui gagne une enchère face à des "saoudiens très riches" d'une épée du 6e siècle "sortie des 1001 nuits"
Souvent Carrey fera allusion à son admiration pour Nic Cage et à ses multiples activités et talents...un des meilleurs running gag du livre.
Cage lui demande de cacher cette épée chez lui.
Parmi les nombreuses scènes à la fois drôles et pathétiques du livre, certaines sont presque gores et trash: notamment celles avec Tarentino.
L'amoureuse de Carrey rêve de tourner des films plus sérieux, décroche une audition avec Quentin.
Elle décide (sous la pression des réseaux sociaux et la concurrence...) de se rajeunir juste avant en passant chez son habituel chirurgien plastique mais pas son habituel traitement...j'ai alors pensé à Coluche et son moustique dans Banzaï ou Pierre Richard et son abeille dans 'La Chèvre'...
Le film dans notre tête est aussi un mélange de John Carpenter, Terry Gilliam, Fellini...mais pas toujours de leurs meilleurs films:
'Los Angeles 2013' de Carpenter et ses créatures de la clinique me sont venues à l'esprit pour l'audition.
'Vice-Versa' pour les dizaines de Carrey qui se parlent un moment à lui-même,
façon John Malkovich dans 'Dans la peau de John Malkovich' de Spike Jonze
Dont le scénariste Charlie Kaufman tient un rôle clé ici: il a convaincu Jim Carrey de bien sûr interpréter ...Mao Zedong.
Et à la façon de 'Man on the Moon' et sa transformation en Andy Kaufman, le restant entre les tournages, Jim Carrey décide de devenir Mao Zedong mais se perd un peu...et devient encore plus parano.
Fausse autobiographie mais je crois que l'on peut quand même repérer des allusions à ses vrais films et mésaventures. Et encore, je ne connais pas tout de lui donc d'autres verront sans doute encore plus de références et private jokes que j'aurais ratées.
Vrai/Fausse allusions?
"The stars feed the system, the system feeds the stars"
Par exemple, quand son faux-vrai double refusera de jouer dans "un film trop familial" et surtout "avec des hippopotames", pour ensuite être forcé par son agent, comptable et producteur de le subir...on ne peut que penser à ses vrais films avec des pingouins: 'M. Popper et ses pingouins' (2011) dont je comprends donc mieux sa tête atterrée et affligée sur l'affiche...
Où quand au milieu du livre (page 150) , on revient après le flashback, au lit où on avait découvert le pauvre Jim. On pense que c'est le vrai Carrey qui rend hommage à ceux qui lui ont donné sa chance et accès à des scènes de club de comédie. Lorsqu'en zappant,
il tombe sur son sketch 'Krishna cop', "le policier Hare Krishna qui se réincarne chaque fois que des méchant le tuent " (façon Robocop?).
"Keenan et Damon Wayans m'avaient donné un bon endroit dans leur jardin pour fleurir à mon tour" (cette série avec aussi Jami Foxx s'appelle 'In Living Color'.)
En autre name dropping et caméos dans diverses scènes, on croise à la façon de Casino Royal:
Tom Waits, Justin Trudeau, le prêtre d'Indiana Jones II sous la peau d'un barman qui veut arracher le coeur de Jim ou juste lui dire "you got a divine spark"...
Nancy Reagan en possédée de l'Exorciste,
Helene Mirren en Reine d'hippopotames...
Marilyn Monroe réincarnée,
Jaden Smith en platiste...,
Gary Busey en haut d'un arbre comme dans un film Italien (que j'ai oublié à cette seconde mais auquel Klapisch fait allusion quand Romain Duris monte sur le panneau de basket dans Le Péril Jeune?...)