Ce livre regroupe plusieurs obsessions de l'auteur: la drogue, l'altération de la réalité (et la grande question de Socrate à Matrix: qu'est-ce que la réalité), la théorie du complot (et plus particulièrement la crypto dictature qui gouverne un monde en nous faisant croire qu'on vit en démocratie), le déterminisme et la maitrise du hasard grâce au Yi King.
Ces obsessions mixées ont donné naissance à des chefs d'oeuvre:
- le maitre du haut chateau (crypto-dictature / Yi King)
- a scanner darkly (drogue / altération de la réalité)
- l'oeil dans le ciel (altération de la réalité / crypto-dictature)
- le dieu venu du centaure (drogue / altération de la réalité)
- ubik (altération de la réalité / crypto-dictature).

Et aussi des écrits secondaires, comme Coulez mes larmes dit le policier, Siva et ce Mensonges et Cie. Ces romans ne sont pas mauvais mais Dick y a trouvé un bon pitch de départ qu'il a développé sur une première moitié mais qu'il n'a pas su mener à son terme, préférant partir dans un délire brouillon et confus dont il n'a pas réussi à s'extirper pour donner une fin cohérente à l'histoire.

Dans Mensonges et Cie, le pitch c'est que le gouvernement a trouvé une solution au surpeuplement de la Terre en colonisant une planète très lointaine, décrite comme un véritable Eden, à laquelle on accède par un portail de téléportation à sens unique. Les informations qu'on reçoit de cette colonie sont toutes plus exaltantes mais un petit groupe de sceptiques doute de la sincérité du propos et soupçonne que la colonie lointaine soit beaucoup moins paradisiaque qu'on voudrait le leur faire croire. Mais comme le voyage interstellaire hors téléport dure 18 ans et que c'est a priori le seul moyen d'être sûr de pouvoir revenir, ils hésitent à sauter le pas en risquant leur vie avec un aller simple juste pour découvrir la vérité. Et c'est donc cette valse hésitation remplie de doutes, de retournements de situation et de faux-semblants qui accompagne le lecteur sur la première partie. Malheureusement, çà se dégrade à partir du moment où un protagoniste passe le téléporteur. L'histoire aurait dû s'arrêter là, sur une fin énigmatique, mais Phil Dick préfère raconter et part dans un délire sous LSD à plusieurs sous-couche et dont il n'arrivera jamais à se sortir.

Comme certaines mélodies psychédéliques composées soi-disant sous LSD, ce livre est difficile à appréhender pour un lecteur sain d'esprit...
rivax
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le 11 mars 2015

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