Merci par JulienQuotidien
On ne présente plus Daniel Pennac et sa littérature. Grâce à Benjamin Malaussène, son personnage le plus connu, il s'est fait un nom dans le paysage des librairies françaises. Donc, dès qu'un tel auteur écrit un livre, on imagine que cela vaut le détour. Et bien, pour ce (petit) "Merci", mon avis est mitigé. Sans plus attendre, on va donc développer le pourquoi du comment !
Sachez tout d'abord que, autrefois, dans une autre vie, j'étais libraire. Or l'avantage d'un tel métier, c'est que lorsqu'on hésite à acheter un livre, on n'a qu'à le lire en librairie et donc ne pas regretter, éventuellement, l'achat dudit livre. Et c'est vrai qu'au premier abord, on peut hésiter à l'acheter celui-ci ! En grand format, avec l'habituelle présentation des Éditions Gallimard, belle, sobre, classique ; le prix est de 13,50€. Hum, là on réfléchit un peu plus car on se demande si on ne se fiche pas de notre tête (je reste poli, n'est-ce pas ?). À la pesée, le livre est léger, et pour cause : même pas cent cinquante (150 !) pages. À celles-là, on retire les nombreuses feuilles blanches. Et enfin, on regarde l'écriture. Vous souvenez-vous de "Comme un Roman" ? (Comment, vous ne l'avez pas encore lu ? Mais je vous le conseille absolument !) Et bien, les chapitres sont tout aussi petits, les paragraphes encore plus, nombreux interlignes, police de caractère assez grande. Je mise sur une moyenne de 6,5 mots par ligne. Sachant qu'il y a une vingtaine de lignes par page (en comptant les interlignes), cela ne fait pas beaucoup de mots au total ! On est bien loin du pavé qu'était "Monsieur Malaussène" !
Ensuite, par principe (par dégoût ?), je ne lis jamais les quatrièmes de couverture. Alors on écoute ce qu'il se dit autour de soi : « c'est un gars qui vient de recevoir un prix et qui remercie tout le monde », d'où le titre, d'ailleurs ! En gros, c'est en effet cela l'histoire. Comparé et habitué à la saga Malaussène, le récit ne semble pas des plus passionnants ! « C'est un monologue... » Ahhh !
Le style du livre n'est pas le « style Pennac ». Mais, en même temps, qu'est-ce qu'un style ? Il écrit ce qu'il veut, après tout le Daniel ! Bon, c'est sûr, ses lecteurs doivent être habituer à un « style » d'histoire, un « style » d'écriture, un « style » de Pennac en somme. Pour cet ouvrage, c'est un autre style, pourquoi pas !
Je rapprocherai "Merci" à une œuvre théâtrale. Un homme sur scène, il vient en effet de recevoir un prix, et il commence sa série de remerciements. Bien-sûr, il a préparé un discours, qu'il tarde d'ailleurs à sortir puisqu'il a tendance à parler d'autre chose, une réflexion en amenant une autre et ainsi de suite. Dissertation orale et jeu avec le public, le jury et nous, lecteur, qui, finalement, sommes placés à côté du narrateur dans le public. Si vous aimez le genre, vous pouvez très bien mettre en scène le livre ! Un acteur et un figurant pour un rôle mineur (d'environ trois secondes) suffiraient pour monter la pièce !
Après... Et bien, si l'envie vous prend, je vous laisse découvrir la suite. Le livre se lit en effet très rapidement, Daniel Pennac semble en profiter pour régler quelques comptes et tient, via ce livre, le discours qu'il aimerait peut-être tenir lors d'une remise de prix !
Néanmoins, je suis sorti déçu par ce livre...