Magnifique claque
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le 8 mai 2019
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Après Le Roi des Fauves et Le Dieu oiseau, deux one-shot que j’avais beaucoup appréciés, j’étais impatiente de découvrir le dernier Aurélie Wellenstein. Je remercie donc les éditions Scrineo pour cet envoi.
Avec Mers mortes, Aurélie Wellenstein s’éloigne de la fantasy afin de nous proposer un mélange atypique de post-apocalyptique et de fantastique. Comme à son habitude, elle porte une idée originale jusqu’à son apogée, ici celle de marées fantômes par lesquelles les animaux marins, autrefois victimes des agissements de l’homme, reviennent se venger. Et rien que le pitch me donnait déjà envie, pas vous ?
En débutant ce one-shot, j’avais mis la barre très haut. Et si je n’ai pas été déçue, cette lecture a été très, très dure. Certes, je m’y attendais – après tout, c’est du Aurélie Wellenstein. Or, celle-ci ne fait jamais dans la dentelle. En fait, son style s’apparente davantage à un boulet de canon que l’on prend en pleine face. Et ça marche ! Parfois, un peu trop bien même.
Pour tout vous dire, je ne supporte pas la souffrance animale, y compris dans des oeuvres de fiction. C’est d’ailleurs ce qui m’empêche de terminer la trilogie de L’empire brisé, mais c’est un autre sujet. Bref, j’ai volontairement sauté des passages dans Mers mortes, car j’étais incapable de les endurer. Je déconseille donc vivement ce roman aux âmes sensibles.
Dans ses écrits, l’auteure a toujours développé avec finesse la psychologie de ses personnages. Mers mortes ne déroge pas à la règle. Les protagonistes ainsi créés sont pleins de contradictions, de défauts, de vices… et de bonté !
Depuis tout petit, Oural est considéré – et se considère ! – comme un héros, car il est le seul capable de protéger les siens contre les marées hautes. Sa nature d’exorciste est son bien le plus précieux, celui-là même sur lequel il a fondé son identité. Pourtant, un pirate au charisme incroyable va faire vaciller ses certitudes et ce, contre son gré. Il s’agit bien entendu de Bengale.
Pour être honnête avec vous, je ne l’aimais pas beaucoup au début. Obnubilé par sa mission, le pirate ne recule devant aucun crime : enlèvement, séquestration, meurtre, etc. Dès lors, comment s’attacher à lui ? Eh bien, Aurélie Wellenstein a relevé ce défi, car elle est progressivement parvenue à nous le rendre humain. Comment ? En rappelant que ses actes s’inscrivent dans un monde où la survie est la règle d’or de chacun, où les notions de bien et de mal se confondent.
Je dois admettre, néanmoins, que la relation entre amour et haine de nos deux héros m’a déstabilisée. En vérité, je n’ai pas compris la fascination mêlée de répulsion qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Peut-être aurait-il fallu davantage de pages afin de creuser cet aspect de l’histoire, mais le rendu aurait été certainement moins dynamique. Et c’est justement ce qui m’amène au point suivant…
J’ai craint, en lisant les premiers chapitres, que les scènes dédiées aux marées hautes se répètent inlassablement. Et, en un sens, ce fut le cas, puisque le rôle d’Oural, tout au long du livre, est d’affronter les monstres marins qu’elles dissimulent. Toutefois, Aurélie Wellenstein a su enrichir son intrigue par le biais de mystères, de rebondissements et de révélations. Franchement, chapeau !
C’est donc très rapidement que je suis arrivée au bout de Mers mortes. Et, comme chaque fois, la fin fut brutale, inattendue. Suis-je réellement en accord avec ce dénouement ? Je ne le sais toujours pas, mais c’est précisément pour cette raison que les romans de cette auteure me restent en mémoire.
Créée
le 26 mars 2019
Critique lue 87 fois
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