Moi, moi, et encore moi…

Dieu est éternel, unique, bienveillant, miséricordieux et j’en passe… Mais qu’en est-il d’Amélie Nothomb ?

Le roman phare parmi tous les ouvrages d’Amélie Nothomb est sans autre la Métaphysique des Tubes. Apparu le 23 août 2000 chez la maison d’édition Albin Michel à Paris, ce livre, tout droit venu de Belgique, est rien d’autre que l’autobiographie de l’écrivaine. De sa naissance jusqu’à ses trois ans, Madame Nothomb narre sa vie de jeune tube digestif inerte et végétatif, dite plus couramment : un bébé inexpressif. L’écriture de ce roman ne diffère de ses autres œuvres : un style atypique et une fragilité naturelle sont les ingrédients parfaits du style Nothomb.

Une entrée dans le vif du sujet de cette histoire ne m’a au contraire déplu. En effet, aucune mise en contexte, nous nous dirigeons tout droit vers la problématique de bébé Amélie nommée Dieu dans le roman. Elle se prenait de la sorte car Dieu est unique et ne se compare pas. Dieu était en réalité, l’incarnation de la force d’inertie. Cette petite fille avait sans doute déjà tous les atouts pour devenir l’écrivaine que l’on connaît aujourd’hui.
En bref, cette enfant d’à peine quelques mois se décrit telle une poupée apathique, manquant d’activité. Ses parents, à bout, tentent tout ce qui leur passe dans les mains pour réveiller leur petite mais rien y fait, pas un mouvement de la part d’Amélie. C’est pourtant un jour ordinaire quand Dieu décide enfin de se manifester en hurlant. Alors, incapable de parler, elle n’émet que des cris. A la grande stupeur de ses parents, ceux-ci désirent faire venir la grand-mère de la famille, résidant au Japon, en Belgique. C’est à la venue de cette dernière qu’Amélie décroche son premier mot grâce à du chocolat blanc qu’elle prend plaisir à savourer. Suite à la rébellion de l’enfant, sa grand-mère décide de l’emmener au Japon à ses côtés. C’est là que nous suivons le quotidien platonique de la jeune fille jusqu’à ses trois ans.

Ce roman qui a pour genre l’autobiographie m’a paru très spéciale par le comportement particulier voire presque surprenant qu’un bébé peut adopter lors de son enfance. Cela n’empêche en rien l’amusement que j’ai eu à parcourir la vie d’Amélie déjà très têtue mais futée à son âge. C’est une première de lire pour moi de lire un livre comme celui-ci car il est si bien interprété que l’on a du mal à imaginer que cela vient tout droit de la tête d’un enfant de trois ans. Malgré le titre qui ne m’a guère emballé en raison de la méconnaissance du terme « métaphysique », j’ai tout de même tenu à m’y initié peut-être parce que la complexité d’un titre peut davantage attirer l’attention d’un lecteur. Concernant la forme du roman, il comprend seulement cent cinquante sept pages et s’avère facile à lire.

A toutes les personnes aimant lire différents sujets traités d’une façon délicate et à tous ceux qui ont le sens de l’ironie et de l’acuité, je vous recommande ce roman correspondant pleinement à la singularité d’Amélie Nothomb.

Miss2v