Mike 1 - George 0
En fouillant dans une petite librairie d'Amérique Latine, j'étais tombé sur deux livres en anglais, The Illustrated Man de K. Dick et celui-ci, Stupid White Men. C'était en 2009. Vu le cours du peso...
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le 1 févr. 2017
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En fouillant dans une petite librairie d'Amérique Latine, j'étais tombé sur deux livres en anglais, The Illustrated Man de K. Dick et celui-ci, Stupid White Men.
C'était en 2009. Vu le cours du peso à l'époque, ça aurait été très bête de ne pas les acheter.
Par contre, pour les lire... ça a été une autre paire de manche. Je me débrouille en anglais, mais de là à lire un livre entier... j'ai commencé par The Illustrated Man, des nouvelles, plus facile.
Je n'ai abordé ce livre qu'en 2016, soit plus de 15 ans après l'élection de Bush, et c'est sûr, à l'heure de Trump, ça commence à dater. Il y a beaucoup beaucoup de références sur la vie politique et médiatique états-unienne qui me sont complètement inconnues, et du vocabulaire à côté duquel je suis passé. J'ai dû piger plus des deux tiers quand même, assez pour accrocher. Et rire, très souvent.
Mickael Moore a un génie pour tourner en ridicule les politiques américains, républicains comme démocrates (mais surtout républicains). Plus le personnage est élevé dans les échelons du pouvoir, plus il en prend pour son grade.
Bush et consorts commencent donc par se faire allumer, mais ça, c'est facile. Mickael Moore démonte aussi tout le réseau de Bush père et fils, révèle les liens qui les unissent aux industries extractives et à d'autres groupements d'intérêt du pays.
Il tourne en dérision leurs égoïsmes et leurs servilités pour les riches, les puissants, qui mettent à sac le monde et vampirisent les ressources au profit de leurs intérêts personnels et ceux de leurs amis.
Leur inculture et leur rapacité est mise à nue.
Les liens opaques entretenus par les Bush et Cheney ont été décortiqués dans pas mal de documentaires au cours des années 2000, il est peut-être un des premiers à avoir fait ce travail avec cette finesse et cette drôlerie, mais les faits sont maintenant bien connus.
Là où ça devient vraiment passionnant, c'est quand il s'en prend aux autres. A Bill Clinton notamment.
Daniel Mermet, un journaliste de France Inter, avait déjà fait au milieu des années 2000 une série d'émissions aux côtés des américains touchés par les politiques antisociales et anti environnement de Clinton puis de Bush, j'étais donc au courant de certains trucs. Les gens ont tendance à se rappeler de Clinton avec nostalgie au vu de ce que Bush a fait. Mais c'était pas forcément mieux.
Beaucoup de lois sur l'environnement supprimées ou revues au rabais, des ministères limités dans leur fonctionnement, des structures de l'état empêchées de faire leur travail.
Un pouvoir des lobbies qui a explosé sous l'administration Clinton.
Bush a repris le flambeau. A accéléré le mouvement.
Il y a un passage hilarant, Mickael Moore fait le constat que les hommes politiques américains ne prennent à bras le corps certains problèmes que lorsqu'un membre de la famille est frappé. Alzeimer pour Reagan, l'homophobie pour Cheney, sa fille est homosexuelle je crois me souvenir, etc
Il écrit donc une prière pour que chaque représentant de l'état aux états-unis voit sa famille affligée des pires tourments, des pires maladies, pour qu'enfin les élus prennent soin du peuple.
Et tant qu'il y est, il rajoute la famine, le chômage, la guerre.
Il n'a pas tort, si les représentants du peuple représentaient vraiment le peuple, certains seraient au chômage, verraient leurs enfants mourir dans des guerres qu'ils ont appuyées, pourraient mourir de faim.
L'épilogue est un peu décevant. Il décrit en détail ses relations avec Ralph Nader, un représentant de la gauche américaine. Ce sont beaucoup de conflits personnels. Il cherche à s'expliquer vis-à-vis des démocrates qui lui ont reproché d'avoir soutenu Ralph Nader au détriment d'Al Gore, car Al Gore n'a perdu que de 500 voix les élections en Floride, qui ont scellé sa défaite en décembre 2000 et la victoire de Bush.
Ma critique n'aborde qu'une petite partie des questions soulevées dans ce livre, la question centrale étant "que faire pour que les USA cessent d'être dirigés par des hommes blancs stupides et/ou paranoïaques ?" Certes les réponses sont ironiques, exagérées, mais elles font souvent mouches, Mickael Moore est très drôle.
Je ne sais pas si il a écrit un livre dans les années Obama, si oui j'aimerais bien lire ça. Peut-être pas en anglais cette fois ^^
Créée
le 1 févr. 2017
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