J’ai été assez déçu, l’histoire principale est entrecoupée par des chapitres très descriptifs qui relève plus d’une «encyclopédie » de la baleine que du roman (e.g., détail du différent types de baleine, bibliographie des différentes mentions du « léviathan » dans des précédents ouvrages, un chapitre pour décrire chaque partie de la baleine etc.) cela casse le rythme et rend la lecture assez indigeste.
C’est dommage, car le roman est très bien écrit, avec une prose très imagée pleine de comparaisons et métaphores, parfois très poétiques. E .g., « Mais par sa nage hésitante et sa pitoyable route de serpent, on voyant bien que ce vaisseau qui pleurant tant de larmes d’écume était toujours sans réconfort » ; « Achab laissa tomber une larme dans la mer, et le Pacifique ne contint jamais rien de plus précieux que cette unique petite goutte d’eau »
C’est cependant parfois dur à lire car l’auteur emploie un vocabulaire très précis de marin (grâce aux années qu’il a passé sur un baleinier).
Il en profite aussi pour critiquer la société et les hommes, de façon assez fine: « Malgré sa vieillesse (la baleine), son unique nageoire, et ses yeux aveugles, elle était vouée à la mort par assassinat, afin de donner de la clarté aux joyeux mariages et autres festins de l’homme, et aussi à illuminer les solennelles église dans lesquelles il est prêché que tous doivent être absolument inoffensifs envers tous » ; « Voyez aussi les êtres humains, attroupés dans le parterre d’un théâtre comme ils se jettent follement vers les portes de sortie à la moindre alerte incendie ; se foulant, se bousculant, s’étouffant à mort les uns les autres, sans aucun remords. Il ne faut donc pas s’étonner de l’affolement de nos cachalots, car nulle folie parmi les bêtes ne saurait surpasser la folie humaine. »
Enfin, les personnages n’ont pas énormément de profondeur, à l’exception de Achab qui a une certaine grandeur dans sa détermination malgré la folie de son entreprise. Il m’a fait beaucoup penser à Golgoth de la Horde du Contrevent. Il arrive à donner un peu de cachet à certains autres personnages, comme les indiens / fidjiens , le second le charpentier mais n’arrive pas vraiment à les faire vivre, à l’exception du Parsee grâce à ses interactions avec Achab et leurs jeux de regard.
Si il n’y avait seulement les chapitres contribuant à l’intrigue principale, je pense que je lui aurait attribué un 8, voir 9 pour la beauté de la langue parfois.