Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'Étienne, l'amour tenait une place infime dans la vie d'Izia. La mort de Zoé leur enfant, son acrobate, fauchée par une voiture a occasionné des défaites dans leurs vies, il y a un avant et un après. Leurs douleurs respectives sont deux terres brûlées rongées par les flammes, éloignées l'une de l'autre. Étienne se réfugie dans une ancienne bergerie dans l'arrière-pays provençal, il veille sur Izia à distance et espère son retour. Izia n'habite plus ce monde, elle est à l'arrêt, c'est l'état qui lui convient le mieux. Elle se tient en retrait, se dérobe au présent et au futur.
Une émotion rare se dégage de ce magnifique roman. Personne ne peut imaginer la déflagration que représente la mort de son enfant. Avec des mots simples et tout en pudeur et délicatesse Cécile Pivot nous fait entrer dans le coeur briser d'une maman. La pitié, la curiosité, la gêne des voisins. Tout lui rappelle Zoé. La solution est peut-être dans le choix d'un travail physique pour que la fatigue soit plus forte et que le sommeil l'emporte.
Il n'y a rien de larmoyant dans ce récit, un roman sur la reconstruction, sur le retour à la vie, une belle histoire d'amour.