Quand le chien se mord la queue...

Le titre m’avait plu. Tellement plu que j’ai saisi définitivement ce livre pour l’embarquer chez moi pour me lancer aussitôt dans sa lecture.
En dépit d’un début pas mal et même accrocheur, je me suis longtemps demandé où l’auteur voulait emmener son lecteur, pour en arriver à une conclusion qui m’a laissé perplexe : « tout ça pour ça ? » me suis-je demandé en refermant la couverture. « Et… et… donc ? » continuai-je à me questionner. Bref, je suis resté sur ma faim. Mon os (ce livre) avait au final un goût bien fade et n’a pas rassasié mes yeux avides de bons mots.
On aura beau dire ce qu’on veut, il n’y a guère d’évolution dans ce bouquin, assez court soit dit en passant. Pire, on tourne en rond. L’air de rien, John Fante oblige le lecteur à l’accompagner dans une boucle sur lui-même pour en revenir au point de départ, avec toutefois un élément supplémentaire et pas des moindres, sans parler de son côté insolite.
Alors je veux bien que l’écrivain ait voulu inviter ses lecteurs dans une réflexion sur la vie à travers cette fiction, c’est très louable de sa part. Les sujets sont nombreux (les relations humaines, les devoirs envers un animal, les relations familiales, la place de l’artiste…), mais j’ai l’impression qu’ils ont été plus effleurés qu’autre chose. Ce constat se trouve conforté par le nombre de pages. Je ne remets pas en cause le style de l’écriture, savoureusement teinté d’ironie avec des pensées souvent acerbes mais non dénuées d’humour. Malheureusement, le rire ne m’a jamais attrapé. Tout au plus j’ai souri, et encore.
Certains diront peut-être que c’est un tantinet vulgaire. Moi je ne trouve pas : c’est tout à fait raccord avec un personnage désabusé par sa situation (tant personnelle que professionnelle) bancale, au point d’en devenir totalement aigri. Non moi ce qui me gêne, c’est qu’il manque beaucoup de choses. Le récit comporte trop d’ellipses et s’en retrouve haché. Donc pas forcément agréable à lire.
Dommage, l’idée était pourtant sympa et aurait gagné en intérêt si on ne revenait pas à la case départ. A moins que c’était une façon de dire que la vie n’est qu’un éternel recommencement ? Auquel cas… l’ouverture est faite sur un autre débat : est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?...