Quand le but de l’histoire se fait logiquement la malle

Moins complexe en apparence qu’Un avenir,Mon couronnement de Véronique Bizot a également son lot de péripéties singulières.Le personnage de Gilbert Kaplan,est emblématique des personnes âgées ne comprenant pas pourquoi le passé vient les déranger dans leurs petites routines.Ce couronnement à retardement pour sa contribution de physicien est donc un événement incongru pour lui.Ensuite,Véronique Bizot aime à utiliser une nouvelle fois la lassitude des rapports familiaux,l’absurdité du dysfonctionnel pesant pour son personnage grognon et blasé.La scène où Gilbert va acheter des habits avec son fils,ce qu’il en retire,est emblématique de ce ras le bol existentiel.Le petit rayon de soleil de cette histoire,c’est madame Ambrunaz, femme de ménage officiant plus comme aide à domicile chez monsieur Kaplan.C’est aussi un personnage effacé dont la constance force l’admiration car elle doit supporter les idées noires de son employeur.Qu’importe,elle avance dans ce contexte.Ce qui cueille le lecteur sur la fin du livre,c’est comment Véronique Bizot retourne son récit faussement calme pour montrer les vrais sentiments du vieil homme.Quand le but de l’histoire se fait logiquement la malle car la posture ne remplace pas la vérité,que l’essentiel n’est plus où on devait l’attendre.

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le 13 mai 2018

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