Mon frère est fils unique

Résumé : «Tu es devenu communiste ?- Non, anarchiste.- C'est déjà ça.»Antonio Pennacchi. Né à Latina en 1950 et depuis : marié, père de deux enfants, grand-père. Jusqu'à récemment, il fut travailleur de nuit dans une usine. Très jeune, il s'inscrit au MSI (parti néofasciste), avant d'en être expulsé et de rejoindre les troupes marxistes-léninistes, puis le Parti Communiste Italien ainsi que de nombreux syndicats et mouvements comme le PSI, la CGIL, la UIL En 1982, son expulsion de la CGIL marque une rupture avec la politique. Il a alors plus de quarante ans, fréquente pour la première fois les bancs de la fac, et se met à écrire des romans.Extrait du livre :Le 14 janvier 1964, un mardi - le mardi a toujours été mon jour de malchance -, j'étais en train de jouer de l'harmonium dans la salle à manger. La maison était pleine : on venait de déjeuner, après le retour de l'école. Manrico était en train d'étudier à la grande table, à deux mètres de l'harmonium. Il m'a dit d'un ton impérieux : «Arrête, il faut que je travaille.» J'ai continué. La veille au soir il avait passé un temps fou sur cet harmonium sans tenir compte d'aucune protestation. Il m'a répété : «Arrête !» J'ai continué : «Quand ça te plaît, tu joues, non ? Ce soir c'est à moi que ça plaît.»Cet harmonium était arrivé avant Noël. La chorale San Marco avait dû changer de salle de répétition et il n'y avait pas de place pour lui dans la nouvelle. Alors, comme on ne savait pas où le mettre, papa l'avait apporté à la maison : «Violetta pourra s'exercer dessus.» Celle-ci apprenait à jouer de la clarinette chez les soeurs. Elle était communiste -même si c'était en secret - mais elle allait chez les soeurs pour apprendre la clarinette. Des années après, on a su qu'elle s'arrêtait parler avec les garçons dans