Soyons francs, si la couverture de ce bouquin n'avait pas attiré mon regard de musicien, mon regard de mélomane ne pouvant vivre sans musique, mon regard de rockeur fou amoureux des lignes de basse entêtantes, des riffs de guitare aiguisés et des breaks de batterie endiablés, je ne l'aurais très certainement jamais lu, son titre n'étant pas aussi séduisant que l'illustration qui l'accompagne. L'éditeur et l'auteur peuvent donc remercier Constance Clavel pour ce dessin fort à propos qui contribuera, j'en suis certain, à convaincre d'autres lecteurs-musiciens de se plonger dans ce roman. Et si, comme moi, il se rendront compte que la musique est finalement un personnage plus que secondaire, cette petite désillusion sera vite éclipsée par la qualité du récit.
Été 2017, extérieur jour. Thierry retourne dans son village d'enfance pour assister à la crémation de son ancienne belle-mère ; cette bourgade, il n'y a plus mis les pieds depuis quarante ans. A cette époque – été 1977 – Thierry n'était qu'un adolescent de 14 ans comme les autres, il n'était pas encore devenu Marc Adler, chanteur à succès ; fils du directeur de l'hôpital psychiatrique du village, il passe ses journées à frayer avec Francis, un résident de l'établissement. Ce séjour forcé va faire remonter à la surface des souvenirs que le quadragénaire aimerait oublier. Que s'est-il passé au cœur de l'été 77, quels événements ont bien pu obliger Thierry à fuir son village natal pendant quarante ans ?
C'est en venant tourner un film dans un hôpital psychiatrique de Picardie que Pascal Voisine a puisé l'inspiration de Mon gamin. Fasciné par cet univers à part, il décide de creuser le sujet et d'en écrire un roman, son premier. Ce premier ouvrage transporte le lecteur dans une histoire mêlant musique, folie et sexe avec un talent certain. Pascal Voisine a composé un récit haletant où le suspense tient le lecteur en alerte, où la psychologie fouillée des personnages accroît l'intérêt de la narration – un récit à l'intrigue prenante.