Mon père, ma mère, mes tremblements de terre par Angélita

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien Dufresne-Lamy, présentation
Un jeune adolescent, une femme ont pris leur après-midi pour accompagner un homme à l’hôpital qui doit se faire opérer. Ils ont quatre heures d’attente.


Pour cet adolescent, son père va mourir à l’heure où il part. Mais quatre heures plus tard, il retrouvera son père de façon autre.


Ces quatre heures seront l’occasion de raconter leur histoire de famille.


Avis Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien Dufresne-Lamy
Ne lisant jamais les 4èmes de couverture, je ne connaissais pas le sujet du dernier roman de Julien Dufresne-Lamy. Mais je l’ai très vite deviné. Ce qui m’a été confirmé par la 4ème. De plus, Julien Dufresne-Lamy est pour moi une valeur sûre. Après Jolis, jolis monstres – que j’ai acheté en poche tellement je trouve la couverture magnifique, même si j’ai ce roman en grand format – , je pourrai écrire que l’auteur reste sur le même sujet que son précédent roman, l’identité trans, mais ici vécue et rappelée par les souvenirs de ce jeune adolescent Charlie qui dit au revoir à son père et qui doit le retrouver quatre heures plus tard.


Pendant ces quatre heures d’attente, Charlie va se remémorer deux ans de sa vie mais aussi une partie de son enfance avec son père. Ils se ressemblent énormément tous les deux que ce soit au niveau physique ou intellect. Ce sont des scientifiques, des cartésiens. Ils partagent tout. Charlie va se remémorer l’annonce de son père il y a deux ans pendant leurs vacances. Un chamboulement, un tremblement de terre pour cette famille. Charlie va passer par de nombreux états. La colère car il n’y en a que pour son père et son projet. Il en parle continuellement sans se préoccuper de sa famille, de sa femme et surtout de son fils. Ensuite, il y a la peur. Cette peur de l’opération mais la peur également des autres et de leurs réactions. Et ensuite il y aura l’acceptation et toute l’aide qu’il pourra apporter à son père. Charlie notera tout dans son carnet, tous les jours, il suivra pas à pas l’évolution de son père. Et Charlie se rendra compte que sa mère a été mise de côté, qu’elle a été une partie négligée dans toute cette histoire. Elle doit appréhender une famille catholique, elle doit appréhender tout un bouleversement au sein de sa famille, que ce soit au niveau professionnel mais également social.


Julien Dufresne-Lamy détaille très bien, dans la lignée de Jolis Jolis Monstres cette transformation physique, le fait qu’un être humain puisse vivre un certain nombre d’années en refoulant ce qu’il est au plus profond. En échangeant, à l’hôpital, avec Marin, Charlie se rendra compte également de nombreuses choses, qu’il a également encore du chemin à faire même s’il a accepté. C’est un sacré tremblement de terre pour un jeune adolescent de faire face à un changement d’identité au sein de sa famille. Les repères ne seront plus les mêmes. Malgré quelques éclats, l’auteur nous montre que cette famille s’aime envers et contre tout. Qu’un homme et une femme sont tombés amoureux, se sont mariés, ont eu un enfant, ont construit une famille. Et ce n’est pas un changement d’identité et plus qui change la donne. Ils s’aiment point final. Ils s’acceptent comme ils sont avec leurs défauts et leurs qualités.


Ce sont des faits mais on ne verse jamais dans le pathos. C’est l’histoire d’une vie, de trois vies. La société française a encore pas mal de chemin à faire pour accepter ce qui n’est pas considéré comme la norme. Et pour faire un aparté, le confinement, la crise sanitaire n »ont absolument pas instauré de l’entraide, de l’acceptation.


Coup de coeur encore une fois pour Julien Dufresne-Lamy même si j’ai préféré Jolis jolis monstres. Un livre lu en pratiquement trois heures, soit un dimanche après-midi. JDL est donc une valeur sûre que ce soit pour des livres pour adolescents – ces derniers devraient lire ce roman d’ailleurs – ou pour adultes. Je souhaite énormément de succès à Mon père, ma mère, mes tremblements de terre.

Angélita
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le 5 sept. 2020

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