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"Marina remuait les oignons dans le fait-tout de fonte noire. Elle avait noué deux torchons pour se bricoler un tablier, car Jonas n'en possédait pas. Lui-même considérait qu'il fallait faire la cuisine de telle sorte qu'on n'ait pas besoin de tablier.
Jonas l'avait invitée à venir manger un curry, une manière de lui revaloir le repas qu'ils avaient pris chez le nouvel indien au cours de leur première soirée. Elle avait accepté à condition de pouvoir cuisiner avec lui.
Elle voulait apprendre à préparer la recette de curry dont il lui avait parlé.
Il avait haché menu deux gros oignons, fait chauffer quatre cuillerées à soupe d'huile d'olive, l'une de ses variantes personnelles de la recette de base : de l'huile d'olive vierge première pression à la place de l'huile de coco ou du ghee.
— C'est ce qu'on sous-estime toujours avec les recettes indiennes : le temps qu'il faut pour faire brunir les oignons jusqu'à ce qu'ils deviennent marron. Il faut remuer sans interruption à feu moyen pendant vingt-cinq à trente minutes. Pendant ce temps-là tu ne peux rien faire d'autre.
Jonas aimait cuisiner mais en trouvait rarement l'occasion. Quand il était seul, ça n'avait rien d'amusant, et recevoir des convives chez lui pour le repas ne cadrait pas trop avec sa vie de célibataire. Il lui était bien arrivé de préparer le dîner avec l'une de ses liaisons, mais il n'avait pas tardé à se rendre compte que cuisiner ensemble supposait plus de familiarité que coucher ensemble.
C'est pour cette raison qu'il l'avait invitée chez lui. Pour manger et pour cuisiner. Pour cette raison-là, et parce qu'il ne se sentait plus chez lui, tout seul dans son appartement.
Il avait préparé dans une soucoupe trois quarts de cuilIere à café de coriandre moulue et, dans une deuxième, un quart de cuillerée à café de cumin, une cuillerée à moka de curcuma, un quart de cuillerée à café de garam masala et une cuillerée entière de paprika. Il s'appliquait à présent à hacher de l'ail et du gingembre que Marina devait faire revenir tout à la fin avec les oignons, une fois qu'ils auraient viré au brun foncé."




"Il y eut à ce propos une réaction amusante d'un cocher de fiacre. Jonas lui demanda si ces décorations sur les chalets étaient vraiment obligatoires, à quoi l'homme lui répondit : Si tout le monde le fait, c'est déjà un petit peu obligatoire."

Danilo
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le 28 nov. 2017

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