Mort d'un parfait bilingue par Spiracle
Je l'ai acheté au pif (parce que je suis une grande aventurière et que j'achète des livres en fonction de la typo du titre) en craignant le pire. "Mort d'un parfait bilingue", pour une raison inconnue, sonnait à mes oreilles comme le titre d'un mauvais livre de la très mauvaise collection Harlequin, le genre de torchons qui me donnent de l'eczéma même quand je lis la version originale pour m'épargner la mauvaise traduction, alitée, une fièvre de cheval et vingt-six comprimés d'antidouleurs dans le sang (j'ai abandonné depuis longtemps l'expérience, ceci dit). Le tout additionné d'une probable enquête policière qu'on voit toujours du point du vue du flic, lassant à la fin (j'aimerais bien accompagner le tueur dans son meurtre, de temps en temps, plutôt que de suivre l'inspecteur cogitant sur une plume d'autruche égarée sur le lieu du crime, attitude qui consiste à comprendre des choses qu'un autre a fait plutôt que d'innover : ça m'ennuie) (raison pour laquelle je ne lis pas de livres policiers).
Et puis au final c'est vraiment bien et ça ne parle pas de police. Je n'ai pas envie de raconter l'histoire (ça ne sert à rien) ou argumenter sur la forme (je plains ceux qui voudraient lire le livre et qui ne pourraient pas avoir la joyeuse surprise de la découvrir), mais si vous devez lire un livre qui ne présage rien de bon, lisez celui-là.
Vous aurez droit à une chronologie décousue, à un narrateur dont le ton change et à de la spontanéité. C'est sympa, vraiment.
Cette critique n'est pas une critique. C'est un panégyrique des qualités cachées de Gunzig.