Mungo
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Mungo

livre de Douglas Stuart (2023)

Mungo a 15 ans, le nom d’un saint, plus de père, une mère alcoolo maltraitante, un ainé gangster local qui ne pense qu’à tailler du papiste et à terroriser le quartier, petit frère compris et enfin une sœur aimante, douée, qui essaye tant bien que mal de se sortir du merdier ambiant en essayant de protéger le benjamin de la fratrie.


Nous sommes en Écosse, j’ai d’ailleurs eu un peu de mal à accepter un Glasgow à l’agonie, si glauque dans les années 90, certes dans le East End, quartier ouvrier de la ville avec au programme alcoolisme de masse, chômage, baston de clan, femmes battues et bien sûr difficulté de pouvoir vivre quand on est un peu différent.


Et Mungo est différent, il le comprend plus clairement quand il rencontre James, le jeune homme aux oiseaux. On le sent comme suspendu entre ses deux réalités son quotidien familial oppressant et ses moments avec son nouvel ami.


Le livre s’installe sur une centaine de page avant de démarrer vraiment. On suit 2 récits qui alternent, celui de la ville et celui d’une virée à posteriori avec 2 connaissances de la mère, rencontrés aux alcooliques anonymes, qui manque pas mal de pertinence. On sait que la mère est allumée mais quelle idée de confier son ado à ces 2 inconnus ? Un peu invraisemblable, même pour remettre son fils dans le « droit chemin".

Le récit principal est heureusement magnifique, les personnages complexes et l’éveil amoureux des deux garçons touchant malgré les difficultés qu’ils savent venir : ils affronteront leur monde à leur manière, entre urgence et fatalité. Petit bémol sur le dernier chapitre, un peu inutile mais qui n’altère en rien la très bonne qualité globale du roman.

Je vais du coup me pencher sur le premier roman de Douglas Stuart, Shuggie Bain, toujours à Glasgow mais cette fois ci dans les années 80.


PostMitotic
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le 13 avr. 2024

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