Le récit se déroule au présent, celui où Toni Maguire est sur le point de perdre sa mère, une vieille femme mourante depuis un an. Elle aimerait que sa mère lui avoue enfin les erreurs qu'elle a commise dans le passé. En attendant les derniers souffles de sa mère, Toni Maguire nous entraîne dans sa vie de petite fille, Antoinette, qui a vécu l'enfer avec son père qui la violait, et sa mère qui se taisait. On suit la petite fille de ses 4 à 17 ans entrecoupée de moments au présent où Toni Maguire doit avoir aux alentours des 60 ans.
Sans chichi ni longs discours, on apprend les sévices qu'elle subissait, la façon dont son père lui faisait promettre de ne rien dire à personne et la façon dont sa mère s'est voilée la face pendant des années, par amour pour son mari.
Les passages les plus durs dans cette histoire ne sont pas les scènes très concises des viols mais plutôt la façon dont Toni a été jugée par sa famille, ses médecins, ses voisins, ses amies lorsque l'affaire a éclaté. C'est vraiment à ce moment là que le bouquin nous fout une claque. C'est quand même hallucinant de voir à quel point les gens ferment les yeux sur la vérité pour se complaire dans une situation confortable. Le contexte d'une famille rurale bien sous tous rapports dans les années 50 n'arrange rien. Quand on apprend la peine de prison que le père va se prendre, c'est à se tirer les cheveux...
J'ai aimé la façon dont Toni Maguire s'est relevée de cette épreuve, la femme forte qu'elle est devenue bien qu'elle ait encore du mal à savoir si elle aime ou n'aime plus sa mère, et pire encore son père puisqu'elle le voit quelques fois au chevet de sa mère.
Toni Maguire a écrit une suite "Ils ont laissé papa revenir" que j'ai acheté l'autre jour et que je lirai.
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