Impulse
C'est pas tout ça mais pour chercher ce livre dans le moteur de recherche de sens critique, il m'a bien fallut taper le titre et dès ce moment, ces lignes de préambule ont commencé à s'écrire toutes...
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le 8 mars 2023
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C'est pas tout ça mais pour chercher ce livre dans le moteur de recherche de sens critique, il m'a bien fallut taper le titre et dès ce moment, ces lignes de préambule ont commencé à s'écrire toutes seules, car il s'impose à votre serviteur de rappeler quelques paramètres de son profil pour expliquer qu'il n'y a aucun hasard à ce qu'on se retrouve ici, dès lors que les mots magiques Love Me or Leave Me sont évoqués.
Tout d'abord, mon top ten en chanson
https://www.senscritique.com/liste/top_10_morceaux/2722240
Puis une de mes critiques
https://www.senscritique.com/morceau/love_me_or_leave_me/critique/225228673
Une critique qui d'emblée donne le ton de ce qu'on peut découvrir dans ce livre, un personnage aux multiples contradictions.
Mais revenons en un peu à moi, puisque je commence à me manquer.
J'ai très peu grandi avec mon père mais je suis obligé de reconnaitre qu'il est la première personne à m'avoir indiquer l'existence d'un personnage, dans le monde, se nommant Nina Simone, quand passait sur la seule cassette de son autoradio la reprise de Ne Me Quitte Pas (qu'on peut traduire en Don't Leave Me) en me précisant que cette dame avait la grande classe.
Pourtant, la découvrant furtivement par ci par là, à la télé, elle ne m'évoquait rien de tout ça. Tout ce que je voyais, étant ...
Une grosse dame noire avec un air antipathique
Rien, dans sa musique pour me remuer le popotin, rien dans son physique, pour me remuer la quéquète, j'ai fait l'impasse des années durant, jusqu'à m'intéresser au jazz et donc forcément à Nina Simone. A ce moment, j'avais déjà eu quelques expériences de vie bien désagréables, connu des pertes non négligeables et je ne vivais pas la partie de ma vie la plus confortable, bien qu'intense. Il est clair qu'à cet instant, j'étais prêt pour cette rencontre car, comme dit si élégamment tantôt, si on ne peut rien remuer au premier abord, ...
avec Nina Simone on vibre.
Ainsi, Eunice Waymon, de son vrai nom, est entré dans mon panthéon musical, bousculant tant les bandes de petits mâles blancs aux accents brittons que les machos funky américains.
Maintenant que j'ai fini de parler de moi, je peux vous parler du bouquin qui va s'attacher à expliquer ces deux phrases en caractère gras.
Dans un premier temps, il va raconter la vibration incarnée. Eunice, la petite fille surdouée, ses jeunes années à faire la pluie et le beau temps dans les églises, sa découverte du solfège à l'adolescence, de Jean Sebastien Bach et, le plus important, la prise de conscience de sa couleur de peau, c'est à peu près à ce moment qu'elle va se muer en Nina Simone, la femme.
Je ne vais pas tout vous raconter sinon, vous ne lirez jamais le bouquin, mais si à ce moment tout est présent pour créer le personnage qui formulera cette nouvelle impulsion, il faut garder à l'esprit qu'une vibration dure dans le temps, qu'elle est constituée de multiples fréquences entremélées, harmoniques ou dissonantes, jusqu'à disparaitre progressivement.
Et c'est dans ces termes que ce livre va nous raconter ce destin, en parallèle de l'essor contestataire US du début 60's, du tumulte interracial de la seconde partie de la décennie, de l'africanisation des 70's et du libéralisme (aussi racial) de la fin de siècle, un tracé tout d'abord équilibré dans la juxtaposition des harmonies et dissonances, à l'image de sa musique, pour s'affadir de manière de plus en plus pathétique dans des distorsions qui constitueront le personnage qui me faisait peur dans mon enfance, cette grosse dame noire antipathique.
Alors, c'est pas facile d'écrire un livre, d'accrocher le lecteur rapidement et j'ai eu du mal à accrocher aux figures de style du premier chapitre, qui, comme tout biopic qui se respecte, commence par la fin. Néanmoins, l'écriture trouve son rythme à partir du troisième chapitre et la matière donne corps à une histoire de plus en plus accrocheuse.
Et je vais en revenir à moi, qui avait bien calculé que la dame allait se produire à Paris, à la porte Maillot en 2001, je m'étais même déplacé jusque là pour voir le prix des places et en réserver une. Mais 500 balles, à l'époque, c'était pas possible. Si j'ai regretté un tel effort quand elle est morte peu de temps après, voici que 20 ans plus tard, je lis un livre qui retrace ce concert. Peut être le dernier épisode important de sa vie même si, j'en suis sûr à la lumière de ce que j'en apprends, je n'aurais pas tout saisi et en serait sûrement sorti déçu.
Alors, oui, j'en raconte beaucoup de moi pour raconter Nina mais elle fait partie de ma vie depuis si longtemps, maintenant, que je ne sais pas si c'est le livre qui est bien fait, si c'est mon approche qui est spéciale, mais je suis sûr de ne jamais avoir eu de larme au rythme de la lecture avant ce bouquin et si, dans ses derniers jours, le personnage a toujours gardé un minimum d'extravagance pour inventer l'anecdote qui fait sourire, c'est dans une énorme émotion que la lecture s'est conclue, dans une dernière once d'harmonie.
Merci Nina, je t'aime, je te garde
Créée
le 8 mars 2023
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