No pasarán, le jeu est un roman français de Christian Lehmann qui à pour thème le jeu vidéo, dont sont friands les trois protagonistes du livre. Cependant, après avoir acquis un jeu mystérieux, des événements étranges surviennent, créant ainsi une brêche suspicieuse entre la réalité et le monde virtuel des jeux vidéo. C'est donc avec un soupçon de fantastique particulière que l'on se lance dans l'intrigue du roman.
En faisant l'école buisonnière lors d'un voyage scolaire à Londres, Eric, Thierry, et Andreas entrent dans un magasin de jeux vidéo censé être populaire, appartenant à un vieillard atypique. Tandis que les trois amis font leurs achats, le vieillard aperçoit avec effroi un insigne que porte Andreas, et donne peu après pour des raisons mystérieuses un jeu étrange aux deux autres garçons, en les suppliant d'y jouer avec leur ami. Une fois rentré chez eux, ils s'essaient au jeu, de base une banale disquette, et découvre alors un jeu épatant aux graphismes avancés et immersifs digne des qualités d'un CD-ROM, l'Utilme expérience, qui prend la forme d'un jeu de guerre doté de trois modes. Au fur et à mesure qu'ils y jouent, d'étranges événements se produisent, où ils se commencent dès lors s'imaginer presque dans le jeu, tout en perdant peu à peu la réalité. Sans compter qu'Andreas y prend bien trop goût au jeu et s'amuse à commettre des atrocités dessus. Qu'est-ce donc ce jeu au final ?
On peut considérer pour l'époque et aussi pour son pays d'origine qu'est la France, No pasarán, le jeu est un des premiers livres à avoir le jeu vidéo pour thème. Et encore Christian Lehmann traite le sujet de manière assez original et particulier. La raison étant qu'à certains passages, on nous montre que les personnages en jouant à l'Utilme expérience passe de leur chambre scotché devant leur ordinateur à l'intérieur du jeu lui-même à l'époque de la première guerre mondiale et d'autres événements historiques, cadres principaux du soft. Sans même donné d'indicateurs précis sur le comment et la procédure, on alterne les points de vue soit quand les adolescents sont en train de jouer dans le monde réel, soit le personnage qu'ils incarnent dans le jeu, de manière immersive. On peut dire que l'auteur parvient avec talent à rendre confus la situation, tant on ne sait si c'est réel ou iréel. Ce fait inexplicable est également cité par les personnages qui se rendent peu à peu compte que quelque chose cloche, apportant également un soupçon de fantastique, tant on ne sait dans ce tome (il y en a deux autres pour information) comment cela est possible et pourquoi le vieil homme leur a donné la disquette (même si on peut supposer qu'il cherche à empêcher Andreas d'aller plus loin dans ses idées de racisme et de suprémaciste blanc). Cela donne ainsi au livre une intrigue qui nous poussera davantage à le lire pour en savoir plus, même si il peut s'avérer plutôt court (200 pages).
Pas de vrai développement pour les personnages, et à part Andreas, on peut pas dire qu'ils soient vraiment intéressants, bien qu'ils tiennent quand même la route pour l'histoire principale. Certains personnages comme Elena ou Gilles auraient bien mérités qu'on s'intéresse plus à leurs vies et visions de la guerre, mais ça ne va pas plus loin.
Au final, No pasarán, le jeu est un roman qui se laisse lire et qui saura satisfaire à la fois les amateurs de jeux vidéo et les néophytes, l'histoire pouvant s'adapter aux deux et saura nous scotcher tout le long de la lecture, au point qu'on voudra sans doute en redemander.