Voilà le livre sur lequel se base le film de même nom et qui a remporté un vif succès, notamment aux Oscars. Nomadland nous permet de suivre plusieurs seniors qui, par manque de moyens, sont obligés de vendre leurs biens quand ceux-ci ne sont pas saisis et de partir sur la route à bord d'un van ou d'un camping-car.
Le récit évoque donc le rêve américain réduit en lambeaux. Il ne s'agit pas de personnes qui étaient nécessairement précarisées. Certains avaient de très bons emplois. Certains ont même eu un train de vie très élevé. Mais la crise des subprimes est passée par là.
Ces seniors ont désormais un rythme de vie. Obligés de bosser à 70 ans ou plus pour pouvoir vivre ou survivre. Pourtant, il y a beaucoup de positif qui ressort de ces différentes histoires, de ces saisonniers pour Amazon, qui marchent des kilomètres par jour pour assurer les commandes pour les fêtes de fin d'année.
Certains estiment même que ce mode de vie nomade représente l'avenir pour bon nombre de citoyens américains. En tout cas, le travail journalistique de Jessica Bruder est très intéressant, c'est un boulot de plusieurs années et qui a demandé une réelle implication de l'intéressée (elle s'est elle-même achetée un van et a vécu quelques temps comme une nomade).
Elle démontre en tout cas toutes les dérives de notre époque et surtout celle du rêve américain. Un rêve américain qu'elle enterre d'ailleurs par la même occasion.