C'est un livre qui répond en grande partie aux attentes d'un lectorat désireux de mieux connaître la civilisation et le société romaines antiques. Il présente par ailleurs le gros avantage de préciser dès le départ que les connaissances actuelles sur la société romaine sont très lacunaires, et ne s'appliquent guère qu'à l'élite, représentant une très petite partie du peuple romain. Ceci est rappelé de temps à autre, de façon à permettre au lecteur d'avoir constamment en tête que l'image qu'il a de la Rome antique est sans doute en partie fantasmée. Le but de cet ouvrage est justement de remettre un peu les pendules à l'heure et de faire la part du fantasme et des connaissances avérées (et qui viendront forcément à évoluer), donc de construire une approche du sujet débarrassée des clichés, mais aussi de la tentation comparative. C'est dit clairement ici, on ne peut aborder l'histoire de la société romaine avec des critères d'aujourd'hui.


Ceci posé, l'ouvrage explique bien les notions fortes autour desquelles s'est construite la société romaine : cité et citoyenneté - le ciment de l'Empire romain -, religion (qui n'a pas grand-chose à voir avec ce que nous entendons par là), pouvoir politique et grandes inégalités sociales (hommes/femmes, hommes libres/esclaves, riches/non riches, adultes/enfants, etc.). On conçoit également assez bien en quoi résident l'unité et les spécificités d'un Empire romain qui comportait de nombreuses provinces de l'Europe à l'Asie en passant par l'Afrique.


En revanche, le premier chapitre consacré à l'histoire romaine est très courte et trop concise pour qui n'est pas familier du sujet. Évidemment, il était difficile de procéder autrement : un rappel purement événementiel était de rigueur, mais ne pouvait prendre trop de place dans un ouvrage consacré à la société romaine. De plus, si le concept d’évergétisme est bien compréhensible, celui de clientélisme l'est moins - deux notions importantes dans le fonctionnement de la société romaine. j'ajouterai que les documents choisis en dernière partie me semblent un peu trop érudits pour un novice - la différence est grande entre l'effort de pédagogie de l’essentiel du livre et les textes difficiles, voire très ennuyeux (celui sur l'organisation du camp d'une légion est terrible!) qui complètent cette approche. Enfin, si la chronologie présentée à la fin est la bienvenue, le lecteur aurait gagné à se voir proposer en sus un glossaire. Mais pour l'essentiel, il s'agit d'un bon ouvrage de vulgarisation sur la société romaine.

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le 5 mars 2016

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