En écrivant cette autobiographie, Kamala Harris a eu la volonté que le public cerne un peu mieux son parcours depuis son accession à la vice-présidence des Etats-Unis. Comme Barack Obama, elle est née d’un couple mixte ( un noir Américain et une indienne dans son cas), et ses racines d’engagement, elle le trouve dans le militantisme maternel.Elle a fait de longues études de droit qui l’ont conduite à des postes de procureur avant de bifurquer vers la fonction de sénatrice. Ce qu’elle a décidé, c’est de bouger les lignes et les méthodes de travail pour faire avancer la démocratie. Une posture pas évidente qu’elle raconte avec un certain franc-parler.A vrai dire, mener ces batailles pour le peuple, c’est faire preuve d’un investissement constant.Présenté ainsi, l’exposition de Kamala Harris paraît simple mais ses combats lui attirèrent pas mal de bras de fer ou de déconvenues. En s’appuyant sur le sens de la famille et des valeurs ( acquises dès l’enfance), l’ex sénatrice présente qu’elle a bâti son parcours petit à petit.Quelque part, les rencontres et certaines modalités du destin ont aussi fait avancer Kamala Harris. Le lecteur commence le livre intéressé mais il questionne aussi le discours, les story-telling de l’auteur pour nous affirmer que la stature fait plus que le reste. De mon côté, j’estime que Kamala Harris écrit comme un auteur voulant convaincre ( comme une plaidoirie d’avocat) et perd un peu en chemin son message principal à savoir que son pays est loin d’être un paradis socio-économique et que plein de chantiers ne sont toujours pas réglés. J’ai lu avec attention jusqu’au chapitre 8 et j’avoue que les deux derniers m’ont paru presque maladroits et hors de propos pour une autobiographie.Je vous conseille cet ouvrage si vous ne connaissez pas du tout Kamala Harris. Si vous connaissez déjà des fragments de son parcours, la démonstration de son engagement pourrait vous faire ciller un tant soit peu. Par contre, ce livre m’a permis de comprendre que Kamala Harris, issue de la même famille démocrate que Barack Obama, n’est pas une alter-égo avéré comme certains médias ont pu le dire un peu vite. La vice-présidence des Etats-Unis devrait permettre à Kamala Harris de gagner une stature internationale mais sa science politique et l’étendue de ses interventions ( économiques et judiciaires pour la plupart) prouvent qu’elle a déjà l’étoffe d’une grande femme de pouvoir moderne.