Notes sur la musique

Résumé : L'époque de l'entre-deux guerres en France s'éloigne et le temps semble venu d'en redécouvrir la musique et de l'étudier car cet art participe étroitement à l'évolution des idées et des mentalités : il fait la part belle au mouvement, au machinisme et il est très significatif que le cinéma, devenu sonore, se soit assuré la collaboration des jeunes musiciens du moment comme Honegger ou Auric ; avec ses amis du "Groupe des Six", Darius Milhaud participe à la fièvre de création des "années folles", il s'enthousiasme pour le jazz authentique de Harlem et les rythmes envoûtants du Carnaval de Rio, mais sa vaste culture poétique, son amitié fructueuse pour Paul Claudel l'amenèrent assez vite à prendre ses distances avec l'esthétique des "Six" pour développer résolument son œuvre dans la voie, très originale, qu'il sentait être sienne. Les relations durables qu'il entretint avec les Etats-Unis, ses liens d'amitié avec les trois viennois : Schoenberg, Berg et Webern, ne firent que l'encourager davantage à cultiver ce qu'il considérait comme la grande tradition musicale française, celle de Berlioz, Gounod, Fauré, Satie et Debussy. Milhaud est sans doute, avec G. Auric, le plus lettré des musiciens de son temps, aussi le recueil de textes ici présenté est-il l'un des témoignages les plus vivants et les plus significatifs d'une époque où le XXe siècle prit réellement forme.