Incroyable néo-gothique, servant l’obsession délétère comme les inquiétudes et vertiges intimes.
Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/02/07/note-de-lecture-bis-notre-chateau-emmanuel-regniez/
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le 7 févr. 2016
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Un texte envoûtant, oui, c’est ça, envoûtant… Déjà la couverture n’est pas spécialement rassurante. Ou alors, j’y projette ma lecture, oui, c’est fort possible…
Un frère et une sœur vivent coupés du monde, depuis vingt ans, dans une ancienne demeure dont ils ont hérité à la mort de leurs parents et qu’ils ont baptisée « Notre château ». Ils y ont toujours vécu, en sortent très rarement et n’ont jamais de visites : seul Octave, tous les jeudis, se rend en ville pour acheter des livres. Véra lui prépare la veille une liste d’oeuvres qu’elle désire « ardemment lire ». Véra ne peut pas ou ne sait pas attendre. Octave les trouve toujours et les lui rapporte sans faute. Il faut dire qu’ils ont l’un et l’autre un goût prononcé pour la lecture : « Ma sœur et moi sommes hantés par les livres. Si nous avons décidé de nous retirer du monde, c’est pour lire, uniquement lire. Nous passons nos journées à cela, à lire et encore lire. » Cela explique peut-être pourquoi Véra ne sort pas…
Or, ce jeudi 31 mars à 14h32, Octave voit sa soeur dans le bus n°39. Or, il le sait, c’est impossible : Véra ne sort jamais et même si elle sortait, elle ne prendrait jamais le bus. Absolument impossible. Il lui en parle le soir et cela la fâche. Evidemment que ce n’était pas elle, comment a-t-il pu imaginer cela ? Et pourtant, il n’a pas pu se tromper. Aurait-elle menti ? Quelque chose est-il en train de se fissurer entre eux ? Pour Octave, c’est inconcevable. Alors ? Devient-il fou ? A-t-il rêvé ?
Je n’en dirai pas plus… mais vous allez être plongé dans une atmosphère pesante, angoissante, vous ne pourrez quitter la maison à votre tour, prisonnier de cette écriture répétitive et obsédante, attendant, dans le silence de chacune des pièces de cette vaste demeure, que quelque chose survienne, parce que l’on sent que c’est imminent… Et l’on n’est pas déçu !
J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman d’Emmanuel Régnier qui a pu me faire penser à l’atmosphère étouffante de certains textes de Henry James. Les superbes photos du peintre anglais Thomas Eakins que l’on découvre à la fin du roman finissent de nous plonger dans l’ambiance étrange du roman. Vous ne serez pas près de l’oublier…
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le 2 mai 2016
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