Nous les menteurs est un livre très décevant, même pour quelqu'un qui n'en attendrait pas grand chose.
D'un style qui se veut percutant mais qui est plutôt malhabile et incongru, l'auteure nous propose une histoire alambiquée autour d'un terrible secret qui a transformé la famille Sinclair pendant l'été des 15 ans de l'aînée. Pardon, l'été 15, voulais-je dire.
Je suis déjà assez dubitatif quant aux différents moyens utilisés par l'auteure pour nous faire avaler le fait que le personnage principal ne se souvient plus de rien (c'est bien sûr possible), que jamais sa famille ne lui en parle ni ses parents (...) qu'aucune allusion n'y soit jamais faite, que les médecins déconseillent même d'en parler de peur de choquer la jeune fille. Un déni de réalité étant donc préférable, apparemment. Aucun suivi psychologique ni rien après un tel évènement ? Ah bon. Mieux vaut mentir à la petite, c'est sûr. Quels médecins l'auteure a t-elle fréquenté ?
Vous l'aurez compris, nous sommes ici dans un livre à dispositif cadenassé, qui n'est là que pour permettre à l'auteure de mettre en place son "stratagème" visant vers un twist final. Tout est là pour ne conduire le livre que sur ce moment qui se voudrait être le paroxysme de son oeuvre, tant tout le reste ne fait que combler le vide, car ici l'auteure n'a rien à raconter, hormis donc ce fameux twist final.
Pour être bien sûre de "réussir son coup" l'auteure n'hésite pas à mener malhonnêteté dans son récit, afin de complètement surprendre son lecteur et pouvoir dire "ahaha, vous l'aviez pas vu venir celle là". La cerise sur le gâteau, est, que finalement, elle arrive avec tellement de gros sabots que son coup est raté.
Or, tout le livre ne repose que sur cet effet de manche un peu racoleur, tant le reste se complait dans une vacuité et un vide narratif immense.