Le livre est à la fois un récit de la rencontre entre Greenwald et Snowden, de leur travail ensemble pour révéler les actions de la NSA aux Etats-Unis et ailleurs, et un pamphlet réfléchi et argumenté contre la surveillance en masse des populations sous prétexte de terrorisme, l'échec des mécanismes démocratiques à mettre sous contrôles les agences de renseignement, et l'apathie de la presse institutionnelle face au pouvoir et à ses abus.
On n'est pas forcé d'être d'accord avec Greenwald sur tous les points, mais dans l'ensemble sa critique est aussi mesurée que possible compte tenu des faits, et sa description du cocktail constitué des agences de renseignement qui occupent tout l'espace qui leur est permis d'occuper et ce en toute impunité, des hommes politiques qui sont soit pas informés de ce qu'elles font, soit se cachent derrière le prétexte du terrorisme pour justifier toutes les infractions possibles aux règles démocratiques, et des journalistes des grand médias auxquels la connivence avec le pouvoir a fait perdre toute envie contestataire fait froid dans le dos.
Il y a aussi une description technique des capacités de la NSA, mais elle n'est pas menée dans le détail et sert de point d'appui au reste du discours: les USA et leurs alliés ont pour but de collecter toute l'information possible circulant sur internet et ailleurs, ils y arrivent assez bien, disposent d'un redoutable appareil de surveillance à portée mondiale, et s'en servent pour décrédibiliser ou faire chanter les opposants du moment.
Bref, c'est un livre à lire pour tout ceux qui s'intéressent à l'opposition entre sécurité et respect des citoyens, au rôle de la presse dans les démocraties et même au rôle d'internet dans la vie moderne.