Attention, ma critique contient des spoilers. Ne la lisez pas si vous ne voulez rien savoir du livre.
J'aime me faire surprendre par un livre. Etre retourné. N'avoir rien vu, rien compris, et me dire : pourtant tout était là, devant mes yeux. C'est presque un jeu avec l'auteur, surtout dans un roman policier.
Mais dans Nympheas noir, le jeu est truqué. Oui, truqué car l'auteur nous ment directement et ne nous laisse quasiment aucune chance de pouvoir percer son jeu. Je pense notamment aux noms de certains protagonistes qui sont modifiés pour une raison plutôt stupide. J'aurais pu l'accepter si à un moment l'auteur avait écrit que la petite fille aimait changer le nom de certains enfants, par plaisir. Une phrase, comme ça, dans un livre de 400 pages, pour nous donner une chance. Or, Nympheas noirs ce n'est pas ça. C'est plutôt assister à la "démonstration" d'un auteur qui se sent puissant et heureux de nous avoir manipulé. Mais quel mérite a t-il à cela ? Sachant que même la présentation de son livre (présentée sous forme de chapitres se suivant de façon chronologique) nous pousse à nous faire de fausses idées sur le roman. C'est presque honteux en fait je trouve.
Et puis sans parler seulement de la fin, le roman n'est pas du tout agréable à lire. Il ne se passe quasiment rien pendant 350 pages, il faut le savoir. L'enquête n'avance pas, on fait du surplace tout du long. Et puis on doit supporter des poncifs du genre : la relation trouble entre une suspecte et l'inspecteur de police etc etc. A noter que le livre est parfois complètement stupide. Pour preuve, les policiers partent arrêter un suspect réputé pour son caractère sanguin en pleine partie de chasse. Quelle idée merveilleuse d'aller arrêter un suspect quand il est entouré d'amis et qu'ils sont tous armés d'un fusil. Est-ce enseigné à l'école de police ? Certes, c'est un détail, mais c'est pour montrer que le roman frise parfois le ridicule.
Un roman qui convaincra ceux qui pourront pardonner à l'auteur tous les défauts de son livre pour le seul plaisir de s'être fait surprendre par la fin, même si, il n'y a aucun intérêt à se faire surprendre quand l'auteur fait preuve d'autant de malhonnêteté vis à vis de son lecteur.