Œuvre-vie

Résumé : Tout Rimbaud, rien que Rimbaud pour première fois… Dans sa chronologie. Le cri, uniquement… Depuis sa mort, à Marseille, le 10 novembre 1891 , son « œuvre » a trouvé environ cent vingt éditeurs. C’est plus qu’il n’en rêva un jour, mais relativement peu, contrairement à la légende , en comparaison avec les autres grands poètes de son siècle . Puis à peu près tout ce que l’on a pu recomposer de cette « œuvre » fulgurante, sans égale, abandonnée ou jetée à la face de la postérité, n’a été rassemblé sous sa forme probablement définitive que dans les années 1970, un siècle environ après qu’elle fut écrite. Ainsi, ce jeune homme désespéré qui, persuadé d’être oublié de tous, s’éteignait à trente-sept ans, ne pouvait avoir la première idée de ce livre à son nom, paraissant le même mois d’un autre siècle, composé malgré lui et renié par avance ; de ce livre réunissant autant que possible tout (ce qui subsiste) de lui, Arthur Rimbaud, qui « croyait avoir tout détruit jusqu’au dernier vestige littéraire pouvant trahir son origine de roi intellectuel, puis fut déçu, navré jusqu’à la colère quand il apprit, à la fin que cette gloire repoussée serait quand même imposée à son nom. »