Après nous avoir plongé au cœur d’une troupe de forains et d’une enquête autour d’une mort mystérieuse avec Le carnaval des ombres paru en 2021, R. J. Ellory renoue cette fois avec l’univers de la mafia déjà traité notamment dans Vendetta (Sonatine, 2009). Avec Omerta (paru initialement en 2006 sous le titre City of Lies, mais qui n’avait jamais été traduit), il traite de la la mafia new-yorkaise avec, au centre du récit, un journaliste de Miami qui va se retrouver au cœur d’une incroyable histoire de famille de laquelle il ne va pas sortir indemne.
Car rien ne laissait présager que John Harper, obscur journaliste de faits divers, écrivain de seconde zone et auteur d’un roman écrit il y a plusieurs années, allait voir sa vie bouleversée le jour où il allait apprendre que son père, sensé être mort depuis 30 ans, était en réalité toujours de ce monde, alité dans un hôpital new-yorkais, entre la vie et la mort, victime collatérale d’un braquage qui a mal tourné.
Et voilà notre journaliste prié de quitter sa ville de Miami pour rejoindre au plus vite New York, pour renouer son passé, sa famille, les personnes qui l’ont entouré lorsqu’il était enfant. Mais très vite, John Harper va se rendre compte que les choses sont beaucoup plus compliquées qu’elles n’y paraissent, et que des secrets de famille jusqu’alors bien enfouis vont commencer à resurgir.
Ce nouveau roman n’est sans doute pas le plus aisé et le plus fluide que l’on ait pu lire de la part de l’auteur britannique R. J. Ellory. Omerta est un livre qui se mérite, assez peu descriptif au final, constitué essentiellement de longs passages dialogués entre les différents protagonistes de cette histoire au cœur de laquelle on trouve Évelyne, la tante de John, qui lui a demandé de revenir le plus vite possible à New York, Lenny Bernstein, le père, objet de toutes les attentions sur son lit d’hôpital, Walt, bras droit et ami de toujours de ce père mais qui semble jouer un double jeu avec sa comparse, Cathy Hollander, une femme dont le charme va très vite faire son effet sur John, ou encore Frank Duchaunak, un flic déterminé à faire la lumière sur cette affaire et qui, lui aussi, a des comptes à régler avec cette mafia new-yorkaise.
Tout ce petit monde se trouve réuni au centre d’un récit extrêmement dense, qui avance lentement, par moment même trop lentement, pour lequel faudra s’armer de patience, avant que tout s’accélére dans la dernière partie avec quelques rebondissements et révélations à la clé.
Omerta est un livre qui parle de la mafia new-yorkaise, mais aussi de la famille, des mensonges, des faux-semblants des fantômes du passé, des tromperies et des trahisons. Un roman noir, à l’ancienne ou presque, où les enjeux sont avant tout humains.
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