La prostitution vue autrement ? Mouais.
Cela se lit très vite, c’est même assez prenant pour être lu d’une traite, et je dis ça alors que ça fait bien des mois qu’il ne m’est pas arrivé de lire un livre d’une traite ; ou peut-être que c’était aussi parce que, étant exaspérée par la personnalité de l’héroïne, j’avais hâte de savoir où l’auteur voulait en venir pour qu’au moins ça soit « vite fini ».
Sans réelle surprise, la fin (et plus largement la dernière partie du livre) est niaise comme pas possible, tout ce que l’héroïne a pu vivre de difficile et tout ce qui pouvait nous faire nous interroger est passé à la trappe quand on retombe dans une intrigue de romance super-classique. Les raisons pour lesquelles elle commence, puis continue à se prostituer sont floues, vu qu’elle-même ne semble pas vraiment réussir à se l’expliquer, or c’était surtout cet aspect qui m’intéressait dans le roman dès lors que j’ai décidé de le lire en apprenant son thème.
A lire ma critique on pourrait se dire que j’ai vraiment détesté cet ouvrage. Ce n’est pourtant pas le cas, tout n’est pas à jeter, il y a pas mal de passages qui ont éveillé mon attention, tout ce qui concerne le détachement entre le sexe et l’amour, le corps et l’esprit, il y a des phrases pas trop mal… mais l’auteur bousille tout ce qu’il fait de bien en exagérant toujours, en rajoutant trois couches de cuculisme partout qui font qu’on retombe systématiquement dans des clichés, et se tire une balle de pied avec son happy end qui équivaut à une conclusion moralisatrice écoeurante du type « en fait le sexe ça doit être l’union de deux âmes, tout le reste c’est pas bien, le but de votre vie doit être de trouver l’Amour », après bien des aventures, la prostituée tombe amoureuse du bon type et rentre dans le droit chemin (pffff) sans que tout ce qui a pu être intéressant dans son parcours soit vraiment exploité à mon goût.
C’est assez dommage, et je crains que quelque soit le sujet qu’il aborde, Paulo Coelho en revienne au même exposé de sa vision de la vie un peu mystique et éthérée, forcément liée à la recherche du bonheur, lui-même forcément lié à la recherche de l’ « amour parfait » ou quelque chose du genre, en tout cas un truc positif absolu auquel je ne crois pas du tout… peut-être que cette vision qu’il cherche à propager correspond à ce que son lectorat attend de lui puisqu’ils veulent des livres qui les fassent « rêver » - cf le prologue où il est justement question des attentes de son lectorat, et où il les prévient que ce livre-ci est un peu différent… mais vu sa fin je ne vois pas en quoi il est différent. Je pense avoir donc un peu cerné le « cas Coelho », et si ses livres peuvent être distrayants, ce n’est pas vraiment ce que je recherche, ça me semble un peu trop naïf et creux tout ça.