Oyana est une exilée. Partie de son Pays Basque natal, elle vit désormais au Canada, mariée à un anesthésiste qui la comble à tout point de vue. Du moins c’est ce que l’on pourrait croire. Oyana écrit, elle raconte ce qu’elle a sur le cœur depuis près de 20 ans. Comment elle a rencontré son mari, pourquoi elle refuse de quitter le Canada, et en définitive toute l’amertume ressentie. Comme si toute sa vie n’était qu’illusion, elle décide de révéler qui elle est réellement. Et cela remonte à loin, très loin dans le temps.
Encore étudiante, elle ne se soucie pas de la guerre qui l’entoure, ces militants de l’ETA qui veulent l’indépendance à coup d’attentats. Quand la parole ne suffit plus, il faut se battre dans le sang. Mais cela ne l’intéresse pas, elle vit sa jeunesse sans se sentir préoccupée par ça. Elle est Basque mais n’attache pas une grande importance à sa terre, à ses origines. Pourtant lorsque l’un de ses amis décède suite à une bavure policière en lien avec ETA, elle commence à vouloir en savoir plus.
Son ami est mort pour rien, parce que la police attaquait à vue sans réfléchir ni interroger. Commence alors pour Oyana un nouveau monde de mensonges au sein de sa propre famille, de tromperies, de duperies. Un drame l’obligera à choisir son camp. Rester et être active à la cause, ou l’exil définitif. Mais les remords, les vies détruites, la perte de sa terre aurons des effets dévastateurs. Comme un cancer qui s’accroît au fil du temps, le mal-être en elle ne trouvera d’apaisement qu’en revenant, en se confrontant à ces actes, à l’annonce de la dissolution de l’ETA.
Le livre est très bien écrit, se lit agréablement, c’est une bonne lecture. En revanche, je ne saurais l’expliquer, mais j’ai eu l’impression de ne pas m’inclure. Imaginez que vous devez prendre un train, mais il part sans vous. Résultat vous faites le même trajet que lui, mais à côté. C’est bizarre, j’étais là, je suivais cette aventure, mais sans en être partie prenante. Ça n’enlève en rien à la qualité du livre, je le répète, mais vraiment je n’ai pas réussi à m’immerger. Je me sens horrible de dire cela car c’est tout de même un thème et un sujet sensible …
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