On ne va pas se mentir, le résumé donnait le ton, tous les éléments étaient présents pour en faire une comédie hilarante et même si ce fut le cas, que les fous rires ont été très nombreux, vous pouvez me croire, c’est très loin de n’être que ça. Effectivement, la situation peut prêter à sourire dans un premier temps, pris à la légère, elle prête forcément aux moqueries, même de la part du premier concerné d’ailleurs, mais derrière ce sujet se cache finalement bien plus de sérieux. Parce qu’il y a une réelle souffrance derrière, parce que c’est une question taboo, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, qu’il est difficile d’en parler et l’on se rend compte que c’est un problème qui fini par tout envahir, par vous ronger jour après jour. C’est dans ce cadre, que nous faisons la connaissance d’Ilyan, beau gosse de son état, intelligent en plus de ça, mais un problème de panne vient tout faire voler en éclats et il va devoir tout mettre en œuvre pour le régler, quitte à frayer avec Soline, sa collègue tant détestée. Une fois de plus, Ena L s’est surpassée, avec un sujet pour le moins sensible, elle va pourtant s’y attaquer avec succès, sans fard, elle mettra en lumière toutes les difficultés que cela entraîne, toujours avec son humour absolument irrésistible bien sûr. On ne va pas se mentir, elle laissera place à des scènes tout à fait cocasses, qui peuvent être graveleuses, néanmoins, cette envie de ne rien cacher, de montrer toute la vérité, dans ce qu’elle a de plus cru parfois, me semble justement essentiel. Pour comprendre à quel point c’est finalement difficile à supporter, à quel point se cache une véritable souffrance derrière cette panne sexuelle, tant physiquement, que psychologiquement, la douleur est malheureusement omniprésente. Tout est une question d’apparences, être charmeur, souriant, avenant, peut tout autant représenter une carapace, à l’inverse se montrer froid, distant et parfois agressif, peut l’être également, deux façons de se protéger du monde extérieur. Deux caractères opposés, ceux de nos héros, totalement incompatibles, mais vous savez ce que l’on dit, de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas et je peux vous dire que la danse qu’ils vont mener sera explosive à tous points de vue, un duel de tous les instants, qui sera pourtant terriblement touchant.
En bref : Parfait ou Presque, c’est un roman qui peut prêter à rire dans un premier temps, qui nous fera d’ailleurs vivre des fous rires mémorables, mais qui montre aussi toute la souffrance qui existe derrière les problèmes intimes, ce taboo qui perdure toujours et qui nous fera malgré tout, partager une histoire d’amour touchante dans son naturel, dans son réalisme !
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