Parle-moi de la guerre pour que je t'aime

Résumé : Un général dirige ses enfants fidèles, à la fois héros, martyrs, militaires et civils, dans une infinie spirale de mort intime et universelle. Il s'enferme volontairement en famille pour "jouer à la guerre". Ce jeu prend les traits des vrais combats qui ravagent le Moyen-Orient et ailleurs (Palestine, Irak, Liban, Tchétchénie, ex-Yougoslavie, etc.). Un général force ses trois fils et sa fille à improviser des scènes de combat et de torture. Il a quitté avec eux un monde rasé par le bellicisme pour recréer frénétiquement leur seule vérité désormais : la guerre. Tous se plient à ces jeux violents : non seulement par manque d'échappatoire mais aussi par accoutumance à la pulsion de mort et à la tension quasi sexuelle de la peur : Yannsoune, dernier bastion d'innocence dans ce monde maculé et pervers ; Eva, qui fait le deuil de son amant en ingurgitant des antidépresseurs ; Zoufa, bon soldat fidèle, et Mardakouch, embrasé de violence. Le Général assigne les rôles, monte les armées, arme les soldats, commande le plan d'attaque.Mais de quelle guerre s'agit-il ? Celle d'un combat armé ou celle qui commence en soi, chez soi ? La guerre devient plus cruelle lorsque l'ennemi, la victime et le bourreau sont d'une même famille qui se verse un sang commun. La guerre se donne en spectacle. Elle se joue comme un divertissement solennel et théâtral. Au-delà des images médiatisées. Auteur : Elie Karam est né à Beyrouth. Durant la guerre civile, il s'expatrie à Vienne et Montréal où il poursuit ses études et fonde sa troupe de théâtre. En 1999, de retour au Liban, attiré par une patrie à reconstruire, il écrit et met en scène des pièces aux sujets controversés. Il dénonce le mythe du Liban touristique des années 1960 dans Viens manger la mjaddra, fiston, coproduite par Festival Ayloul et Théâtre de l'Union (2000). Enlève ton tarbouche, en ouverture de la journée de la Francophonie, condamne la glorification du martyre (2007). Co-auteur et comédien dans The Middle Beast créée au Théâ